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Le retrait français d'Afghanistan, sous pression des insurgés

Un convoi de soldats français près de Kaboul, le 21 septembre 2012 [Jeff Pachoud / AFP] Un convoi de soldats français près de Kaboul, le 21 septembre 2012 [Jeff Pachoud / AFP]

Les troupes françaises en Afghanistan sont sur le départ. Depuis le début de l'été, elle se retirent progressivement de leurs bases dans l'est du pays pour se regrouper à Kaboul, où elles rassemblent leur matériel, un coup de force logistique sous pression des insurgés.

L'objectif est de rapatrier 1.500 hommes d'ici la fin de l'année, avant le retrait définitif des soldats français de la force multinationale fin 2013, comme annoncé par le président François Hollande.

"On ramène tout ! Tout ce qui est lié aux véhicules de combat, aux transmissions..., ça repart", affirme à l'AFP le colonel Philippe Troistorff, chef d'état-major des forces françaises, sur la base de Nijrab, dans la province de Kapisa.

Les Français laissent derrière eux des "bases fonctionnelles", dans le cadre du transfert de la sécurité aux forces afghanes. "Si on laisse quelque chose, ce sont les structures qui nous ont permis d'y vivre à peu près confortablement: câblages, réseaux d'eau, générateurs, cuisines", précise le colonel.

Après leur départ du district de Surobi, près de Kaboul, fin juillet, les troupes françaises quitteront début octobre la base de Tagab, la grande emprise française en Kapisa, qui a déjà été vidée de l'essentiel de ses équipements.

Selon l'état-major, le nombre de soldats tricolores en Afghanistan devrait être d'environ 2.550 mi-octobre, contre 4.000 un an auparavant. Et plus de 1.000 d'entre eux devront être rapatriés dans les trois mois.

Une vingtaine de camions, de gros porteurs, de véhicules blindés, d'engins de chantier ont encore quitté Tagab ce week-end pour rejoindre Kaboul. Un convoi de 4 km de long sous haute protection pour assurer la sécurité du retrait.

Un énorme bric-à-brac de dizaines de conteneurs, de tracto-pelle, de 4X4 blindés, d'engins du génie, et même... de tonnes de déchets, de câbles, de matériel informatique usagé, destinés à être retraités sur la base de Warehouse, dans la capitale afghane.

Le désengagement des hommes et du matériel se fait par le nord du pays, pour éviter la vallée de Tagab, plus proche de Kaboul, mais où les convois seraient plus exposés au harcèlement des groupes d'insurgés.

La longue chaîne de véhicules partie de Tagab rejoint Nijrab, une quinzaine de km plus au nord, avant de replonger sur Kaboul.

Après plus de dix ans de présence française en Afghanistan, le désengagement, "c'est un gros puzzle. Pour le moment ça se déroule de façon totalement conforme à ce qui était prévu. 50% du désengagement des FOB - les bases opérationnelles avancées - a déjà été réalisé et 30% du matériel est déjà rentré" en France, se réjouit le chef logisticien chargé d'orchestrer le ballet des convois.

Au total, 700 véhicules blindés sur 1.200 et un peu moins de 900 containers sur 1.000 à l'origine sont encore en territoire afghan.

Aucun incident sérieux n'est jusqu'à présent venu contrarier le retrait français. Mais la vigilance reste à son maximum. Un engin équipé d'un bras articulé pour détecter la présence éventuelle d'IED, ces engins explosifs dissimulés sur les routes par les insurgés, précède le convoi parti de Tagab.

Des hélicoptères de la force internationale de l'Otan (Isaf) assurent l'appui aérien et des véhicules blindés ont été positionnés sur les points sensibles du parcours.

La tension monte encore d'un cran quand une panne mécanique oblige le cortège à s'immobiliser dans un village en bordure de route. Les soldats français, arme au poing, prennent aussitôt position de chaque côté de la chaussée, sous le regard amusé des enfants. Vingt minutes plus tard, le convoi se remet en marche.

"C'est vrai que le désengagement de Tagab était la partie la plus complexe à gérer", confie le général Eric Hautecloque-Raysz, qui commande les forces françaises en Kapisa. Prochaine étape Nijrab, que les quelque 450 soldats français encore présents devraient quitter dans quelques semaines.

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