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Libye : un Américain tué dans l'attaque du consulat américain à Benghazi

Un fonctionnaire américain a été tué mardi soir et un autre blessé dans une violente attaque du consulat américain à Benghazi dans l'est libyen par des hommes armés protestant contre un film offensant l'islam selon eux. [AFP] Un fonctionnaire américain a été tué mardi soir et un autre blessé dans une violente attaque du consulat américain à Benghazi dans l'est libyen par des hommes armés protestant contre un film offensant l'islam selon eux. [AFP]

Un fonctionnaire américain a été tué mardi soir et un autre blessé dans une violente attaque du consulat américain à Benghazi dans l'est libyen par des hommes armés protestant contre un film offensant l'islam selon eux.

Selon les autorités libyennes, les assaillants protestaient contre le même film dénoncé par des milliers d'Egyptiens, en majorité des salafistes, qui avaient manifesté mardi - jour anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis - devant l'ambassade américaine au Caire, avant d'arracher le drapeau américain pour le remplacer par un étendard islamique.

"Un fonctionnaire américain a été tué et un autre blessé à la main. Les autres membres du personnel ont été évacués et sont sains et saufs", a indiqué à l'AFP Wanis al-Charef, vice-ministre libyen de l'Intérieur, chargé plus particulièrement de l'Est.

Des manifestants armés se sont attaqués en début de soirée au consulat et des roquettes ont été tirées sur le bâtiment, selon des sources officielles libyennes.

Selon le Wall Street Journal, le film à l'origine des violences s'intitule "Innocence of Muslims" ("L'Innocence des musulmans") et a été réalisé par un Israélo-Américain, Sam Bacile, promoteur immobilier de 54 ans. Après la manfistation du Caire, il a déclaré au quotidien américain: "l'islam est un cancer".

Le long métrage a reçu le soutien du controversé pasteur américain Terry Jones, qui avait créé la polémique en brûlant des exemplaires du Coran en avril. Le film polémique

Confirmant dans un communiqué la mort d'un agent du département d'Etat, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a déclaré que "certains ont essayé de justifier ce comportement brutal en le présentant comme une réponse à des éléments incendiaires diffusés sur internet".

"Les Etats-Unis déplorent toute volonté délibérée de dénigrer les croyances religieuses d'autrui. Notre engagement en faveur de la tolérance religieuse remonte aux origines mêmes de notre nation", a ajouté Mme Clinton, en soulignant: "mais que les choses soient claires: rien ne saurait jamais justifier des actes de cette nature".

Elle a par ailleurs indiqué s'être entretenue avec le président de l'Assemblée nationale libyenne Mohamed al-Megaryef, des moyens de mieux protéger les Américains travaillant en Libye.

Le Congrès général national (CGN) libyen, la plus haute autorité politique du pays, a lui exprimé dans un communiqué son "indignation" et "sa condamnation dans les termes les plus forts" de l'attaque "criminelle" qui a conduit "à la mort et la blessure d'un certain nombre de personnes".

Le CGN a annoncé l'"ouverture immédiate d'une enquête" et a indiqué que le président du Congrès, Youssed al-Megaryef a appelé à une réunion d'urgence avec le gouvernement d'Abdelrahim al-Kib.

Selon le porte-parole de la Haute commission de sécurité du ministère de l'Intérieur, Abdelmonoem al-Horr, des roquettes RPG ont été tirées sur le consulat.

Des témoins ont indiqué à l'AFP que des manifestants ont arraché le drapeau américain et ont mis le feu au consulat, ajoutant que des affrontements ont eu lieu entre des forces de sécurité et des hommes armés et que les routes menant au bâtiment ont été fermées.

"Des dizaines de manifestants ont attaqué le consulat et y ont mis le feu", a déclaré à l'AFP Omar, un habitant de Benghazi.

Un autre témoin a indiqué des salafistes se trouvaient parmi les assaillants, faisant état d'actes de pillage et de vandalisme.

Considérée comme fief des islamistes radicaux, Benghazi, deuxième ville du pays et bastion de la révolution libyenne, a connu une vague de violences ces derniers mois, avec des attaques contre des Occidentaux et des assassinats d'officiers de l'armée ou de la sécurité.

Les autorités libyennes, déjà dépassées par la recrudescence des violences et la prolifération d'armes depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre dernier, se sont trouvées depuis quelques semaines face à une montée en puissance de la mouvance salafiste.

La destruction de mausolées musulmans dans l'ouest du pays par des groupes d'islamistes extrémistes a révélé ces dernières semaines au grand jour la puissance de cette mouvance, jusque-là discrète, et connue pour avoir comme bastion l'Est libyen.

Le ministre de l'Intérieur Fawzi Abdelali avait alors expliqué qu'il ne voulait pas risquer une confrontation avec les groupes extrémistes nombreux et bien armés.

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