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Un détenu retrouvé mort à Guantanamo

Le Pentagone a annoncé lundi la mort d'un détenu de Guantanamo, survenue samedi alors qu'il se trouvait en quartier disciplinaire, sans inculpation, le neuvième décès en dix ans d'existence de la controversée prison américaine. [AFP] Le Pentagone a annoncé lundi la mort d'un détenu de Guantanamo, survenue samedi alors qu'il se trouvait en quartier disciplinaire, sans inculpation, le neuvième décès en dix ans d'existence de la controversée prison américaine. [AFP]

Le Pentagone a annoncé lundi la mort d'un détenu de Guantanamo, survenue samedi alors qu'il se trouvait en quartier disciplinaire, sans inculpation, le neuvième décès en dix ans d'existence de la controversée prison américaine.

Le détenu a été trouvé "inconscient et sans réaction" samedi après-midi par les gardiens pendant leur ronde régulière du camp 5, qui abrite le quartier disciplinaire et les cellules des condamnés, a indiqué à l'AFP un porte-parole du commandement Sud basé à Miami, dont dépend Guantanamo.

Le Pentagone n'a révélé pour l'heure ni la nationalité, ni le nom du détenu, dont le décès a été annoncé à la veille du 11e anniversaire des attentats du 11-Septembre.

Le camp 5 de Guantanamo "abrite les détenus qui représentent la plus grande menace pour eux-mêmes, d'autres détenus ou des gardiens", a expliqué ce porte-parole, Jose Ruiz.

Le défunt, qui avait mené un grève de la faim achevée en juin, était au camp 5 sous le "statut disciplinaire" pour avoir jeté, "au moins une fois", "un cocktail d'urine et d'autres fluides corporels" sur un garde, a ajouté un autre porte-parole militaire, Ray Sarracino.

Sur les 167 détenus désormais incarcérés dans cette prison de la pointe est de Cuba, une vingtaine d'hommes, vêtus des fameuses combinaisons oranges réservées à ce camp, résident épisodiquement ou de manière permanente dans le camp 5, dans des cellules individuelles de deux mètres sur trois, sous haute sécurité, et sans possibilité de promenade, a constaté une journaliste de l'AFP lors d'une visite de la prison.

Parmi eux, le Canadien Omar Khadr, le plus jeune prisonnier de Guantanamo qui attend son rapatriement après un accord de plaider-coupable.

Mais le défunt "n'avait été, à l'heure de sa mort, ni inculpé pour crime de guerre ni renvoyé devant un tribunal militaire d'exception", a ajouté Ray Sarracino.

La majorité des 167 hommes encore détenus ont reçu une "approbation pour transfert" de l'autorité militaire, ce qui signifie qu'ils sont théoriquement libérables, mais ils demeurent emprisonnés faute d'argent pour les transférer et d'endroit pour les accueillir. 46 n'ont pas reçu cette "approbation pour transfert", mais ne peuvent pour la plupart pas être traduits en justice faute de preuves.

Six suicides et deux morts naturelles depuis 2002

Selon un décompte de l'armée américaine, il s'agit du neuvième homme mort pendant sa détention, depuis l'ouverture de la prison en janvier 2002, pour incarcérer les "combattants ennemis" après les attentats du 11-Septembre. Six sont décédés des suites d'un suicide et deux de mort naturelle, a précisé Jose Ruiz.

"Ces morts, qu'il s'agisse d'acte de désespoir, de suicides, ou de causes naturelles, sont devenues une conséquence inévitable de l'échec du président Obama à fermer la prison, alors que Guantanamo entre dans sa 11e année de fonctionnement, 11 ans de détention illimitée sans procès ni perspective de libération", a dénoncé le Centre de défense des droits constitutionnels (CCR).

"Quelle que soient les raisons du décès, il est clair que le gouvernement des Etats-Unis est l'ultime responsable de cette mort", a ajouté le CCR, dans un communiqué, appelant à "préserver les éléments dans cette nouvelle affaire, à mener une enquête complète et impartiale et à traiter le corps et la famille avec le respect qu'il se doit".

"Les enquêtes militaires sur plusieurs de ces morts restent dans le flou de la suspicion", a ajouté le CCR, précisant qu'une investigation sur deux décès survenus en 2006 n'avait jamais abouti devant la justice.

Le Pentagone a annoncé qu'une autopsie serait pratiquée et une enquête pour déterminer les causes de la mort serait menée.

La dépouille, dont les autorités de Guantanamo ont pris soin "dans le respect des traditions et de la culture musulmanes", sera rapatriée dans le pays d'origine du défunt.

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