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Le père au coeur de l'enquête, la fillette réentendue

Les enquêteurs chargés de la tuerie des Alpes concentraient vendredi leurs efforts sur la personnalité du père de famille britannique tué mercredi, après avoir réentendu en vain la fillette retrouvée miraculée après être restée huit heures dans sa voiture. [AFP] Les enquêteurs chargés de la tuerie des Alpes concentraient vendredi leurs efforts sur la personnalité du père de famille britannique tué mercredi, après avoir réentendu en vain la fillette retrouvée miraculée après être restée huit heures dans sa voiture. [AFP]

Les enquêteurs chargés de la tuerie des Alpes concentraient vendredi leurs efforts sur la personnalité du père de famille britannique tué mercredi, après avoir réentendu en vain la fillette retrouvée miraculée après être restée huit heures dans sa voiture.

La petite de quatre ans, a été réentendue jeudi soir "sans beaucoup plus de détails, si ce n'est des cris, cette peur, cette volonté de se dissimuler", a déclaré le procureur d'Annecy (est), Eric Maillaud. "Il faut prendre avec une extrême prudence les déclarations d'une fillette traumatisée", a-t-il mis en garde, sans en dire plus.

Quant à sa soeur de sept ans, grièvement blessée au crâne et plongée dans un coma artificiel, "elle a été réopérée, elle va bien", a-t-il dit. "Son état n'inspire plus trop d'inquiétude, elle est hors de danger", a ajouté M. Maillaud.

Le procureur a confirmé que l'une des étudiées par les enquêteurs est celle d'un litige sur fond d'argent entre le père de famille, Saad al-Hilli, originaire d'Irak, et son frère qui s'est présenté jeudi à la police britannique pour nier toute implication.

Né à Bagdad et vivant depuis de longues années en Grande-Bretagne, Saad al-Hilli, 50 ans, était domicilié avec sa femme et ses deux petites filles dans la grande banlieue sud de Londres, dans le comté du Surrey.

Le procureur a cependant appelé à la prudence sur cette piste, s'interrogeant sur l'écart qu'impliquait le fait de "passer d'un différend financier à un quadruple meurtre". Et le parquet continue d'envisager toutes les pistes à ce stade de l'enquête, des "plus crapuleuses" au "drame familial".

Mercredi après-midi, la voiture de Saad al-Hilli a été découverte sur une route forestière près du village de Chevaline fréquentée par les amateurs de piques-niques et de randonnées, près du lac d'Annecy. Le Britannique et ses proches étaient en vacances dans un camping proche.

A l'intérieur de son véhicule a été découvert son cadavre, celui de sa femme et de la mère de cette dernière, selon les premiers éléments de l'enquête, même si les analyses ADN doivent venir confirmer officiellement les identités.

A côté de la voiture gisait un cycliste français, peut-être victime collatérale de ce qui ressemble à une volonté d'exécuter toute une famille. Tous les adultes tués l'ont été de plusieurs balles, dont au moins une dans la tête.

Une demande d'entraide internationale devait être envoyée vendredi matin aux autorités britanniques afin de récolter des indices. "On peut trouver dans la maison un certain nombre d'explications qui peuvent nous conduire sur la piste des tueurs", a estimé M. Maillaud.

Ces indices devraient également permettre l'identification des victimes, grâce à l'envoi de documents ou d'éléments (brosses à dents ou à cheveux), saisis au domicile britannique de Saad al-Hilli, perquisitionné jeudi.

Une conférence de presse était prévue vendredi en fin d'après-midi pour dévoiler les premiers résultats des autopsies, entreprises dans la journée.

De nombreuses douilles ont été retrouvées sur les lieux du crime, provenant d'une arme de type pistolet automatique. Les enquêteurs s'intéressent aussi à un véhicule 4x4 qui a été vu par différents témoins.

Une information judiciaire devait être ouverte pour "assassinats". Les juges d'instruction Michel Mollin et Christine de Curraize ont été désignés pour cette affaire.

Les théories les plus diverses, du vol de voiture ayant mal tourné à la piste terroriste d'al-Qaïda, ont été avancées par la britannique, dont aucune n'est confirmée par les enquêteurs français.

Par ailleurs, le ministre français de l'Intérieur a défendu les gendarmes qui enquêtent sur la tuerie, jugeant qu'ils n'avaient commis "aucune faute" en ne remarquant pas pendant huit heures, en raison d'un gel de la scène de crime, la fillette de quatre ans vivante au milieu des morts.

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