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Syrie : l'ONU débat de la crise humanitaire

La France et la Grande-Bretagne ont annoncé jeudi des millions de dollars d'aide supplémentaire pour les Syriens, avant une réunion au Conseil de sécurité de l'ONU sur la crise humanitaire qui frappe des millions de civils.[GETTY IMAGES NORTH AMERICA] La France et la Grande-Bretagne ont annoncé jeudi des millions de dollars d'aide supplémentaire pour les Syriens, avant une réunion au Conseil de sécurité de l'ONU sur la crise humanitaire qui frappe des millions de civils.[GETTY IMAGES NORTH AMERICA]

La France et la Grande-Bretagne ont annoncé jeudi des millions de dollars d'aide supplémentaire pour les Syriens, avant une réunion au Conseil de sécurité de l' sur la crise humanitaire qui frappe des millions de civils.

L'opposition syrienne a profité de cette réunion du Conseil pour lui redemander une zone d'exclusion aérienne et des corridors humanitaires face à une situation humanitaire de plus en plus dramatique et des combats terribles qui ont fait jeudi 77 morts, dont 46 civils, parmis lesquels des femmes et des enfants.

La réunion du Conseil, jeudi soir à New York, vise à lancer un "appel à la conscience mondiale et à la mobilisation" humanitaire, ont dit des sources diplomatiques.

Les ministres français et britannique des Affaires étrangères Laurent Fabius et William Hague -- les deux seuls ministres des membres permanents du Conseil à cette réunion-- ont annoncé des aides supplémentaires respectives de "cinq millions d'euros" (6,2 millions de dollars), venant s'ajouter aux 20 millions déjà prévus par Paris, et de trois millions de livres (4,75 millions de dollars) en plus des 27,5 millions déjà débloqués par Londres.

Cette nouvelle enveloppe, a précisé M. Fabius, ira "en priorité aux zones libérées" en Syrie, c'est-à-dire sous contrôle de l'opposition armée. Quant à la contribution britannique, une partie est destinée aux Syriens dans leur pays, le reste pour les réfugiés dans les pays voisins.

Le président syrien Bachar al-Assad a déjà rejeté l'idée de zones tampons pour protéger les réfugiés et MM. Fabius et Hague ont reconnu faire face à des "difficultés considérables" pour les mettre en place, tout en "n'excluant aucune option".

Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a appelé l'ONU à "imposer une zone d'exclusion aérienne" et des "zones tampons" et à créer des corridors humanitaires pour acheminer de l'aide à "près de 2,5 millions de déplacés et de réfugiés à l'intérieur et à l'extérieur de la Syrie".

"Le CNS considère que si le Conseil de sécurité ne prend pas des mesures sérieuses pour arrêter les massacres et les crimes du régime, cela serait comme s'il abandonnait son rôle de garant de la paix mondiale et de protecteur des peuples contre les génocides", selon un communiqué.

D'autant que les combats ne connaissent aucun répit.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état pour jeudi d'au moins 46 civils, 21 soldats et 10 rebelles tués. A Damas, le directeur de l'hôpital militaire Techrine a déclaré à l'AFP que 47 membres des forces gouvernementales avaient péri mercredi, portant à 8.000 le nombre de morts dans leurs rangs depuis le début de la révolte en mars 2011.

L'OSDH avait fait état dans son dernier bilan de près de 6.500 membres des forces de l'ordre tués, sur plus de 25.000 morts en Syrie.

Les rebelles ont également affirmé avoir abattu un avion de l'armée dans le nord-ouest. D'après le colonel Afif Mahmoud Sleimane, chef du conseil militaire rebelle pour la province d'Idleb, des "centaines de rebelles" ont attaqué l'aéroport d'Abou el-Zouhour et abattu un appareil MiG à l'arme automatique peu après son décollage et "brûlé 11 avions MiG dans cet aéroport que nous contrôlons désormais totalement".

L'armée a ensuite bombardé la zone d'Abou el-Zouhour, tuant au moins 20 civils, dont huit enfants et neuf femmes, selon l'OSDH. Des vidéos diffusées sur YouTube sous le titre "le massacre d'Abou el-Zouhour" montrent des civils, dont certains armés, cherchant des corps sous des décombres et découvrant des cadavres en s'écriant: "O Dieu, ne vois-Tu pas ce qui se passe?".

Il était impossible de vérifier ces informations de source indépendante compte tenu des restrictions imposées dans le pays.

Longtemps à l'abri des violences, Damas est le théâtre de violents combats depuis juillet. Les opérations de l'armée visent actuellement la ceinture est de la capitale, où sont retranchés les rebelles, selon un commandant rebelle à Damas. A Alep, deuxième ville du pays où se joue une bataille cruciale, l'armée a bombardé plusieurs quartiers rebelles, tuant au moins quatre civils, selon l'OSDH.

Comme chaque fin de semaine, des militants anti-régime ont lancé un appel à manifester vendredi, sous le slogan "Daraya, une flamme qui ne s'éteindra jamais", en référence à cette localité près de Damas, où plusieurs centaines de corps ont été retrouvés après une offensive de l'armée la semaine dernière.

Face au conflit, la communauté internationale reste divisée entre les Occidentaux qui réclament un départ de M. Assad, et les alliés de Damas -- Russie, Chine et Iran -- qui prônent un dialogue entre pouvoir et opposition.

Les Etats-Unis se sont félicités des "fortes" critiques exprimées lors du sommet des Non-Alignés à Téhéran par le président égyptien Mohamed Morsi contre la Syrie et celles du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à l'égard de l'Iran. Le chef de l'Etat égyptien avait dénoncé un régime syrien "oppressif qui a perdu sa légitimité".

La Maison Blanche a une nouvelle fois dénoncé "l'agression brutale du régime Assad contre les Syriens", jugeant que le président syrien était "devenu délirant".

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