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Mitt Romney peut-il s'emparer de la Maison Blanche?

Mitt Romney doit tenter de se faire aimer lors de la convention républicaine.[AFP PHOTO/Jewel Samad]

Il lui reste 70 jours pour convaincre. Mitt Romney est attendu mardi à la Convention républicaine de Tampa (Floride), étape clé de la campagne qui doit officialiser son investiture à la présidentielle américaine du 6 novembre prochain.

A un peu plus de deux mois du vote, l’écart se resserre entre les deux candidats. Quelles sont les chances de Romney?

Ses atouts:

- Il devance Obama dans les récents sondages nationaux.

Un sondage ABC/Washington Post publié lundi le place  juste devant Obama (47% pour Romney, 46% pour le président sortant). Ses chiffres sont toutefois à prendre avec prudence, en raison du système électoral du pays. Les Américains vont en effet désigner 538 « grands électeurs »  - répartis proportionnellement à la population des 50 Etats, qui eux-mêmes devront départager les deux candidats. Or le candidat arrivé en tête dans un Etat remporte l'ensemble de ses délégués. Les sondages nationaux ne reflètent donc pas ce qui se jouera le 6 novembre.

- Son butin de campagne est colossal.

Mitt Romney disposait fin juillet de 60 millions de dollars de plus que Barack Obama pour sa campagne (124 millions de dollars pour le président sortant, contre 186 millions  pour l’ex-gouverneur du Massachusetts). Une coquette somme qu’il doit notamment aux républicains les plus riches, bien décidés à évincer l'actuel président démocrate. Mais l’argent fait-il vraiment la différence dans la course à la Maison Blanche ? « C’est sans doute la question à laquelle cette campagne va répondre »,  estime Nicole Bacharan, co- auteur avec Dominique Simonnet du Guide des élections américaines (Tempus, septembre 2012). Selon elle, cet argent sert avant tout à financer les spots publicitaires qui passent en boucle sur les chaines de télévisions américaines. « Plus il y a d’argent, plus ils sont nombreux, bien faits et adaptés à leur public (celui d’un Etat, d’une région…).»

- Il bénéficie du « tout sauf Obama ».

Aux Etats-Unis, où le chômage stagne au dessus de 8%, l’économie va mal, et l’équipe de campagne de Romney veut capitaliser sur le vote sanction contre Obama. « En Europe, aucun président sortant n’a été élu dans ce contexte. L’essentiel pour Romney va se jouer sur ce terrain- là », note Nicole Bacharan. Avant de se lancer en politique, Mitt Romney a amassé une fortune à la tête du fonds d'investissement Bain Capital. Une expérience qui le pose en connaisseur. "Les leçons tirées de cette époque m'aideraient en tant que président à redresser notre économie, créer des emplois et faire avancer les choses à Washington", écrivait-il récemment dans le Wall Street Journal.

 

Ses faiblesses:

-  Son parti est très divisé.

Si Romney réussit à rassembler de l’argent, son parti, lui reste très divisé. Le candidat mormon n’a notamment pas la confiance de la base chrétienne évangélique, qui observe par exemple avec méfiance le récent durcissement de ses positions contre l’avortement et le mariage gay. Autant de sujets cruciaux pour cette base, sur lesquels le candidat a souvent été accusé de tergiverser.

- Sa personnalité ne séduit pas.

A 65 ans, cet ancien homme d'affaires multimillionnaire, père de cinq enfants, qui ne boit pas, ne fume pas, peine à s’attirer la sympathie de l’électorat. Trop lisse, trop distant des préoccupations des foyers américains. Lors de la convention de Tampa, Romney va donc tout simplement tenter de se faire aimer. Pour cela, il compte sur son atout charme, son épouse, Ann Romney, qui doit prendre la parole mardi soir.

- Son colistier pourrait faire peur aux indécis.

En choisissant comme colistier le très conservateur Paul Ryan, représentant du Wisconsin (nord) à la Chambre, Romney a pris des risques. Selon le sondage Washington Post/ABC News, une majorité d'électeurs voient négativement les projets de Ryan de couper dans les programmes fédéraux comme le système de couverture sociale pour les personnes âgées Medicare. Selon Nicole Bacharan, «il perd la confiance des personnes d’âge mur, et peut-être aussi de ceux qui hésitent encore (ils seraient environ un tiers) ».

Le colistier de Romney, Paul Ryan. Crédit Photo: AFP PHOTO/Paul J. Richards.

-  Son programme économique reste flou

Baisse des impôts, désengagement de l’Etat… Les grandes lignes de son programme sont celles que défend traditionnellement son parti. Mais si Romney répète qu’il est mieux placé qu’Obama pour redresser le pays, le flou demeure sur les mesures concrètes qu’il a l’intention de mettre en œuvre. Une incertitude que le parti devrait estomper à Tampa, mais que Romney devra surtout littéralement gommer pendant les trois débats télévisés qui l’opposeront au président sortant. Premier rendez-vous, le 3 octobre prochain. 

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