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Après des années d'exil, les Allemands de l'Est reviennent en ex-RDA

Près de 23 ans après la chute du Mur de Berlin, les Allemands de l'Est, partis en masse en quête d'une vie meilleure à l'Ouest, commencent à rentrer chez eux, motivés par un marché de l'emploi plus fringant et l'envie de retrouver leurs racines.[AFP] Près de 23 ans après la chute du Mur de Berlin, les Allemands de l'Est, partis en masse en quête d'une vie meilleure à l'Ouest, commencent à rentrer chez eux, motivés par un marché de l'emploi plus fringant et l'envie de retrouver leurs racines.[AFP]

Près de 23 ans après la chute du Mur de Berlin, les Allemands de l'Est, partis en masse en quête d'une vie meilleure à l'Ouest, commencent à rentrer chez eux, motivés par un marché de l'emploi plus fringant et l'envie de retrouver leurs racines.

En quête de "défis professionnels", Victoria Salomon, décoratrice florale, quitte Halle, en ex-RDA, au début des années 2000. Cette ville à 200 km au sud-ouest de Berlin compte alors plus de 20% de chômeurs. La région qui l'entoure, avec ses industries chimiques mourantes et polluantes, figure parmi les plus sinistrées en Europe.

L'ex-RDA, économiquement à genou après la chute du Mur de Berlin en novembre 1989, a connu une saignée de sa population. Plus de 1,8 million de personnes ont quitté l'ancienne dictature poussées vers les bassins d'emploi de l'Ouest. De nombreux jeunes ont fait leurs valises pour Hambourg ou Munich afin d'y effectuer leurs études ou une formation.

Ainsi, Victoria Salomon a poursuivi sa formation en art floral à l'Ouest. Elle est ensuite partie en Nouvelle-Zélande, en Suisse, en Russie et au Japon. "Il arrive un jour où on veut construire une maison, monter son entreprise ou fonder une famille", raconte-t-elle à l'AFP. "J'ai longuement réfléchi où je voulais ouvrir mon propre magasin, j'ai pensé à Düsseldorf et Munich", deux métropoles économiques de l'Ouest.

Mais la jeune femme de 28 ans choisit finalement sa ville natale "du fait de mes attaches familiales ici". Entre-temps, Halle a commencé à se remettre du choc de la réunification. Le chômage y a reculé à 11%.

Mme Salomon fait partie des dizaines de milliers d'Allemands de l'Est qui ont décidé de se réinstaller dans leur région d'origine. Pour la seule année 2010, 40.000 ont franchi le pas, selon une étude de l'Institut de géographie Leibniz de Leipzig (est).

Pour la première fois depuis 15 ans, la Saxe a vu l'an dernier plus de personnes s'installer dans ce Land frontalier de la République tchèque et de la Pologne que de personnes déménager ailleurs en Allemagne.

L'amélioration de la situation économique de l'ex-RDA lui permet aujourd'hui d'attirer des jeunes et des familles: certaines villes de l'Est connaissent un taux de chômage inférieur à certaines cités surendettées de l'Ouest.

La Saxe comme la Thuringe, un autre Etat régional de l'ancienne Allemagne de l'Est, ont connu en 2011 les plus fortes baisses du nombre de demandeurs d'emploi du pays.

"La carrière et les revenus ont constitué les principaux éléments du départ à l'Ouest", explique Robert Nadler, co-auteur de l'étude de l'Institut Leibniz. "Mais ce sont des facteurs sociaux, l'importance de la famille et des amis sur place, qui entrent en jeu pour le retour".

Il s'agit souvent de jeunes familles qui ont eu des enfants à l'Ouest mais éprouvent des difficultés à les faire garder, les places en crèches étant peu nombreuses dans l'ancienne Allemagne de l'Ouest, détaille le chercheur.

"Elles retournent dans leur région d'origine pour vivre à proximité des grands-parents qui peuvent participer à la garde des enfants", détaille-t-il.

En quête d'une qualité de vie plus élevée, ceux qui rentrent sont prêts à quelques sacrifices financiers car les salaires demeurent inférieurs de l'autre côté de l'ancien Rideau de fer. "Ceux qui rentrent doivent tabler avec une baisse de revenus de 10% environ", selon Robert Nadler.

Arne Lietz, fils d'opposant est-allemand, a lui aussi choisi de "rentrer au pays" après quelques années à l'étranger. Il est l'un des initiateurs du collectif "troisième génération est".

"Nous représentons la dernière génération née en RDA, entre 1975 et 1985 et la plupart sont partis à l'ouest après leurs études", explique-t-il. L'un des objectifs de cette initiative? Convaincre justement "la quatrième génération" née après la réunification de rester en ex-RDA.

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