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Egypte : les Frères musulmans se voient en tête

Mohammed Morsi, le candidat des Frères musulmans, lors d'un meeting le 20 mai 2012. [FREDRIK PERSSON/AP/SIPA]

Alors que le dépouillement des bulletins de vote est en cours en Egypte à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, les Frères musulmans affirment que leur candidat arrive en tête du premier tour.

Quelques heures après la clôture des bureaux de vote, les Frères musulmans ont affirmé que leur candidat arrivait en tête au premier tour de la présidentielle en Egypte après le dépouillement des bulletins dans la moitié des bureaux de vote. La confrérie islamiste, première force politique d'Egypte, a indiqué que Mohammed Morsi menait avec 30,8%, suivi par Ahmad Chafiq, le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, avec 22,3%. Le nationaliste arabe Hamdeen Sabbahi arrive en troisième position avec 20%. Les Frères musulmans se basent sur les résultats de 6.661 bureaux de vote sur les 13.000. "Il y aura  un second tour entre Mohammed Morsi et ", ont-ils affirmé. Voir la vidéo

Pour autant, les résultats officiels doivent être annoncés le 27 mai. Si aucun candidat ne remporte la majorité absolue, un second tour est prévu les 16 et 17 juin. Les bureaux de vote ont fermé jeudi à 21h locales au lieu de 20h comme prévu initialement, afin d'accueillir le plus grand nombre possible d'électeurs.

Le dépouillement a commencé aussitôt après, en présence de représentants des candidats et sous l'oeil vigilant et parfois fasciné de policiers.

Taux de participation à 50%

L'issue du vote est cruciale pour l'orientation que prendra le pays le plus peuplé du monde arabe, avec quelque 82 millions d'habitants, partagé entre la tentation islamiste et celle d'une normalisation incarnée paradoxalement par des personnalités de l'ère Moubarak.

Trois heures avant la fermeture des bureaux de vote, le président de la Commission électorale Farouk Soltane a estimé le taux de participation à 50%. Cité par l'agence officielle Mena, il a également déclaré que le deuxième jour de vote s'était en général déroulé de manière "calme et organisée".

"Nous allons voter sans savoir qui va gagner", s'est réjouie Noha Hamdi, 27 ans, rencontrée dans un bureau de vote d'Héliopolis, dans la banlieue du Caire. "Je n'avais jamais voté avant parce que le gagnant était toujours connu d'avance. Cette fois je sens que mon vote (...) fera une différence".

Les autorités avaient donné une journée de congé aux fonctionnaires pour qu'ils puissent voter et le gouvernement avait demandé aux citoyens de remplir "leur devoir national en cette étape historique (...) afin que la voix du peuple soit entendue".

Premier scrutin libre

Plus de 50 millions d'électeurs étaient appelés à choisir entre 12 candidats: islamistes, laïcs, de gauche ou libéraux, partisans de la "révolution" ou anciens responsables du régime Moubarak. Après des décennies de scrutins joués d'avance, c'est la première fois que les Egyptiens choisissent librement leur chef d'Etat.

La presse égyptienne a salué le scrutin comme "libre et historique", se réjouissant que la première journée se soit déroulée dans le calme et la "joie" malgré les incertitudes pesant sur le pays. 

Pendant la période de transition, émaillée de violences et de protestations, l'armée au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak est devenue la cible de la colère des militants pro-démocratie l'accusant d'avoir continué la politique de répression de l'ancien régime.

Le Conseil militaire s'est engagé à remettre le pouvoir à un nouveau président avant la fin juin.

De nombreux analystes estiment toutefois que l'armée, épine dorsale du système depuis la chute de la monarchie en 1952 et qui détient un patrimoine économique considérable, restera un acteur important de la vie politique.

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