En direct
A suivre

Hollande réaffirme le retrait français d'Afghanistan

François Hollande a réaffirmé dimanche 20 mai au sommet de l'OTAN à Chicago que les forces françaises quitteraient l'Afghanistan à la fin de l'année.[PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP]

«Le retrait n’est pas négociable». A Chicago, où s’est ouvert hier un sommet de l’Otan réunissant jusqu’à aujourd’hui une cinquantaine de dirigeants, le président François Hollande, à peine arrivé au pouvoir est venu réaffirmer ce qu’il a martelé lors de sa campagne : les forces françaises de combat quitteront l’Afghanistan à la fin de l’année. Soit un an plus tôt que ce qu’avait décidé Nicolas Sarkozy, et deux ans avant le retrait définitif des quelque 129 000 soldats étrangers, prévu d’ici à la fin 2014.

Il s’agit donc d’un véritable baptême du feu diplomatique pour François Hollande, soucieux de rester ferme tout en évitant de froisser ses alliés. «Nous sommes entrés ensemble, nous en sortirons ensemble», n’a cessé de répéter le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen. Le sommet de l'Otan en infographie.

Une contribution «différente»

Dans l’entourage de François Hollande, on veut dédramatiser, en rappelant que son prédécesseur avait déjà modifié le calendrier, en avançant d’un an le retrait après l’attaque contre des soldats français en janvier dernier (cinq morts). Et si la position française fait grincer des dents, elle ne semblait pas devoir provoquer d’incidents diplomatiques à Chicago, où l’unité est le maître mot. «Les membres de l’Otan sont des pays démocratiques, ils savent ce qu’est une promesse électorale», estime Karim Pakzad, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques. Il rappelle que «les Pays-Bas [en 2010] et le Canada [en 2011] ont déjà retiré unilatéralement leurs soldats, sans faire de vague».

Dans une interview à la BBC diffusée hier, Anders Fogh Rasmussen semblait ainsi s’être fait à l’idée, évoquant une possible «contribution différente» de l’Hexagone. Avec, en toile de fond, les difficiles négociations sur le financement des forces afghanes après le retrait fin 2014, évalué à 4,1 milliards de dollars par an pour 228 000 hommes.

Un transfert déjà engagé

Concrètement, environ 3 300 soldats et 150 gendarmes français se trouvent actuellement en Afghanistan, notamment à Kaboul et en Kapisa (est). Hollande a prévenu qu’un petit contingent resterait sur place après 2012, d’une part pour former les forces afghanes, d’autre part pour protéger et rapatrier le matériel sur place (900 véhicules, 1 400 conteneurs, trois Mirage 2000…). Un dispositif qui  devrait être défini dans les prochains jours par l’état-major. Pour Karim Pakzad, ce retrait avancé ne devrait finalement pas changer grand-chose sur le terrain : «Le transfert de la sécurité de la Kapisa est déjà prévu pour la fin de l’année. Et depuis la mort des cinq soldats français en janvier, les troupes françaises ne prennent plus part aux combats directs.» Sans compter que la présence française représente moins de 3 % des effectifs de l’Otan sur place.

Il n’est toutefois pas sûr que l’armée afghane soit prête à prendre le relais. Et pour l’expert, cette question n’a rien à voir avec le retrait français : «Tant qu’il n’y aura pas de solution politique avec les talibans, pas d’unité nationale, l’armée afghane ne pourra pas assurer la sécurité du pays.» Un problème qui ne sera peut-être pas réglé fin 2014.

A lire aussi : l'avenir de l'Afghanistan à l'ordre du jour

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités