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Benoît XVI à Cuba en appelle aux "libertés fondamentales"

Le pape Benoît XVI a demandé mercredi aux autorités cubaines d'accorder le plein exercice des "libertés fondamentales" aux Cubains et condamné l'embargo américain contre Cuba, avant de quitter La Havane où il a rencontré l'ex-président Fidel Castro et célébré une grande messe publique[www.cubadebate.cu/AFP]

Le pape Benoît XVI a demandé mercredi aux autorités cubaines d'accorder le plein exercice des "libertés fondamentales" aux et condamné l'embargo américain contre Cuba, avant de quitter La Havane où il a rencontré l'ex-président Fidel et célébré une grande messe publique.

Evoquant dans son discours de départ à l'aéroport de La Havane la nécessité à Cuba d'"édifier une société renouvelée et réconciliée, aux amples horizons", le pape a lancé : "Que personne ne se voit empêché de participer à cette tâche passionnante par une limitation de ses libertés fondamentales".

Cet appel à la liberté a été aussitôt suivi d'une condamnation de l'embargo imposé par les Etats-Unis à Cuba depuis plus d'un demi-siècle.

La situation à Cuba "se voit aggravée quand des mesures économiques restrictives, imposées de l'extérieur du pays, pèsent négativement sur la population", a estimé le pape devant le président cubain Raul Castro, avant de prendre l'avion pour Rome.

De son côté, Raul Castro s'est réjoui lors d'un bref discours à l'aéroport, de cette visite qui s'est déroulée dans "un contexte de compréhension mutuelle".

Avant son départ, Benoît XVI a eu "une conversation très animée" de trente minutes avec le père de la Révolution cubaine Fidel Castro, à la nonciature du Vatican à La Havane, selon le porte-parole du pape Federico Lombardi.

Cette première entre Fidel Castro, 85 ans et retiré du pouvoir depuis 2006, et le pape allemand, 84 ans, ancien adversaire de la "théologie de la libération" chère au Lider Maximo, a donné lieu à un "échange intense et cordial", a souligné le père Lombardi

Quelques heures avant de rencontrer Fidel Castro, le pape avait plaidé dans son homélie sur la place de la Révolution devant quelque 300.000 personnes pour un élargissement de la liberté religieuse à Cuba.

"Il faut reconnaître avec joie qu'à Cuba des pas sont actuellement en train d'être accomplis pour que l'Eglise mène à bien son incontournable mission d'exprimer publiquement et ouvertement sa foi", a assuré le pape.

"Cependant, je désire encourager les instances gouvernementales de la nation à renforcer ce qui a déjà été obtenu et à avancer sur ce chemin d'un authentique service du bien commun de la société cubaine tout entière", a-t-il affirmé.

Sur la place de la Révolution, les fidèles, auxquels se mêlaient des athées communistes et des adeptes des rites afro-cubains de la santeria, ont prié et écouté le pape de 84 ans, qui semblait fatigué à l'issue d'un périple de six jours au Mexique et à Cuba.

En présence de Raul Castro, assis au premier rang, et des plus hauts responsables de l'Etat cubain, le cardinal et archevêque de La Havane Jaime Ortega a lancé un appel "pour la paix et la réconciliation" dans le pays.

Mardi, Benoît XVI a rencontré Raul Castro durant quarante minutes, tandis qu'une délégation du Vatican faisait "une requête de caractère humanitaire" pour les prisonniers politiques et évoqué "les nombreux messages" reçus par le Vatican "concernant des personnes en difficulté", selon Federico Lombardi.

Le pape n'a rencontré aucun dissident, au grand regret de l'opposition cubaine qui a dénoncé quelque 150 arrestations de militants opérées par les autorités de manière préventive pour les empêcher de se manifester durant la visite papale.

"Le pape n'est pas le patron des lois et des solutions dans un pays", a commenté le père Lombardi.

Selon lui, la "finalité principale" de la venue du pape n'était pas politique mais religieuse, et visait d'abord à confier le peuple cubain à la Vierge de la Charité d'El Cobre pour le 400e anniversaire de la découverte de sa statue.

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