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Grèce: les journalistes en grève anti-austérité

Manifestation de journalistes grecs le 19 février 2013 dans les rues d'Athènes [Louisa Gouliamaki / AFP] Manifestation de journalistes grecs le 19 février 2013 dans les rues d'Athènes [Louisa Gouliamaki / AFP]

La Grèce était privée mardi de tout bulletin d'information en raison d'une grève de 24 heures dans les médias publics et privés pour protester contre les coupes salariales et les licenciements dans le secteur.

Cette grève, qui fait suite à de nombreuses autres organisées par la Fédération panhellénique des rédacteurs (Poesy) depuis le début de la crise en 2010, vise à réclamer "l'abrogation" des mesures de rigueur et la protection "des centaines de chômeurs" du secteur, selon un communiqué.

"Nous luttons pour la signature et la protection des conventions collectives", "la viabilité de nos caisses de retraites" et pour "mettre fin aux licenciements" souligne le texte de la Poesy.

Cette grève prévue de longue date, coïncide avec la visite du président français François Hollande à Athènes visant à soutenir la Grèce, plongée depuis quatre ans dans une grave crise économique et sociale.

Le porte-parole du gouvernement, Simos Kédikoglou, a du coup accusé la Poesy de faire le jeu du principal parti d'opposition, le Syriza de gauche radicale, en imposant un "blackout" journalistique sur cette visite.

"C'est une première dans l'histoire politique du pays que certains cherchent +à noyer+ une visite très importante d'un président ami qui vient soutenir la Grèce", a protesté M. Kedikoglou dans un communiqué.

Le mot d'ordre de la Poesy, que les journalistes sont tenus d'observer sous peine de sanctions corporatistes, prive le pays de tout bulletin radio ou télé, tandis que l'agence de presse nationale et les sites internet ne sont pas actualisés. Seule la télé publique doit retransmettre des images de la visite, mais sans commentaire.

Les médias écrits et audiovisuels sont frappés de plein fouet par la crise avec de nombreuses fermetures, des arriérés de salaires et des licenciements, notamment pour ceux n'acceptant pas de passer en contrat individuel avec réduction salariale à la clé.

Depuis début février, le fonctionnement des médias publics était déjà affecté quotidiennement par des grèves et débrayages contre d'importantes coupes salariales.

La Poesy a lancé son mot d'ordre en prélude à une grève générale mercredi de 24 heures à l'appel des syndicats du privé (GSEE) et du public (Adedy), qui doit surtout perturber les transports et la fonction publique.

Cette grève s'inscrit dans le cadre de la montée de la grogne sociale contre la poursuite de la rigueur pour la quatrième année consécutive, qui a fait exploser le taux de chômage à 27%.

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