La série House of Cards vient d’être achetée par Canal + qui devrait la diffuser à l’automne 2013. Avant que le premier épisode ne voit le jour outre-Atlantique le 1er février, ce thriller politique développé par David Fincher est déjà un événement en soi. Elle est, et restera, la première série produite et diffusée directement par une plate-forme VOD, le géant américain Netflix.
Les codes de la production et de la diffusion de contenus évoluent. Doucement, mais sûrement. Au terme de deux années de développement, la série House of Cards, adaptation d’une minisérie britannique en quatre épisodes diffusée sur la BBC en 1990, s’apprête à créer l’événement le 1er février, date de diffusion du premier épisode aux Etats-Unis.
Pourquoi ? Parce qu’il s’agit de la première série diffusée, non pas sur une chaîne de télévision, mais par Netflix, le mastodonte de la VOD et du streaming aux Etats-Unis qui compte près de 30 millions d’abonnés à travers le monde, dont 25 millions aux US (chiffres en date du 30 sept. 2012, source AP).
Et l’opérateur américain n’a pas lésiné sur les moyens pour coiffer au poteau les très honorables chaînes du câble que sont HBO (Les Soprano, Game Of Thrones) et AMC (The Walking Dead, Breaking Bad). Netflix a investi 100 millions de dollars et a déjà commandé deux saisons de 13 épisodes.
Un risque financier ? Oui, et non. Car le projet est entre de bonnes mains. Le réalisateur David Fincher (Fight Club, The Social Network) - qui s’occupera personnellement de réaliser les deux premiers épisodes et qui apparaît au générique en tant que producteur exécutif – et le scénariste Beau Willimon (nommé aux Oscars pour le film Les marches du pouvoir) sont aux commandes de la série dont les rôles principaux ont été confiés à l’acteur Kevin Spacey (également producteur exécutif) et à la comédienne Robin Wright.
Enfin. Et c’est bien là l’essentiel pour les téléspectateurs. L’histoire se présente comme une diabolique exploration de la face cachée du pouvoir, dans le Washington d'aujourd'hui. Kevin Spacey incarne le personnage de Francis Underwood, un homme politique américain membre du parti Républicain, qui est prêt à tout pour devenir Président des Etats-Unis. Il est épaulé par sa femme, Claire (Robin Wright), elle aussi rongée par l’ambition.
Outre-Atlantique, et dans les autres pays (Netflix est présent au Canada, Grande-Bretagne, Irelande, Amérique du Sud, Islande, et en Europe du nord.), qui ne sont pas, comme en France, dotés de textes législatifs concernant la chronologie des médias, cette première incursion de Netflix dans la création de contenus originaux pourrait bien devenir pour les acteurs de la télévision classique le signe à venir d’une profonde remise en question d’un modèle économique déjà secoué par l’éclatement de son audience.
La bande annonce de House of Cards :