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Quand 5 jeunes journalistes font le pari du papier face au Web

Vue de Marseille où la basilique Notre-Dame de la Garde domine le vieux port [Boris Horvat / AFP/Archives] Vue de Marseille où la basilique Notre-Dame de la Garde domine le vieux port [Boris Horvat / AFP/Archives]

La presse magazine s'est enrichie vendredi d'un nouveau titre, Vmarseille, 80 pages sur papier et aucune formule web, un choix déconcertant dans le contexte médiatique actuel mais évident pour la jeune rédaction.

"Internet ? Il y a 10 ans, la question se posait de façon pertinente. Aujourd'hui on voit bien les limites du modèle économique", balaie d'un revers de main Raphaël Tual, l'un des fondateurs du mensuel, pendant la conférence de presse de lancement.

Le jeune homme fait partie des 5 journalistes aux manettes de Vmarseille, moyenne d'âge 22 ans, qui ont mis toutes leurs économies et un certain nombre de nuits blanches dans l'aventure. Depuis 18 mois qu'ils se sont lancés dans le projet, ces cinq reporters d'une génération biberonnée à Internet n'en ont jamais douté: ils voulaient un support papier.

"Une application Ipad est prévue, mais on veut quelque chose qui se feuillette. Puis de toute façon, on ne va pas encore aux toilettes avec un Ipad !", sourit Eric Besatti, le Provençal d'une bande qui s'est pour l'essentiel connue à l'IUT de journalisme de Lannion.

Un support papier et un sujet, Marseille, qu'ils espèrent inépuisable, tant la ville est "singulière et immense".

Au fil des 80 pages entièrement consacrées à la deuxième ville de France, on trouve une enquête sur le marché aux puces, une carte blanche à un photographe marseillais ou une incursion dans les lycées des quartiers nord. Et en une, regard droit et chapeau sur la tête, Dj Djel, le tourneur de platines de la Fonky Family.

Pour choisir ces sujets, un seul principe: la collégialité. Il n'y a pas de chef ni de hiérarchie, mais de longues discussions.

Il n'y a surtout pas d'actionnaire ou de patron: avec 17.000 euros en poche, les trois garçons et deux filles de Vmarseille ont décidé de fonder une Société coopérative et participative (Scop), et sont donc chacun propriétaires à part égale de l'entreprise. Le 1er numéro a été tiré à 5.000 exemplaires, vendus en kiosques dans l'agglomération marseillaise.

A 3,50 euros le numéro, à paraître le premier vendredi de chaque mois, l'équipe ne se paie pas encore. Mais espère bien réussir à se verser un petit salaire dans les mois à venir. "Ce serait extraordinaire", concluent-ils dans un grand sourire.

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