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YouTube, testeur de programme télé

Une capture d'écran de la page d'accueil de Youtube [Nicholas Kamm / AFP/Archives] Une capture d'écran de la page d'accueil de Youtube [Nicholas Kamm / AFP/Archives]

Séries, magazines, reportages...les 13 chaînes thématiques, récemment lancées en France sur YouTube, serviront de laboratoire aux maisons de production qui, en cette période de crise, vont tester à moindre coût animateurs et programmes sur cette nouvelle fenêtre de diffusion.

Début octobre, plus de 60 chaînes nouvelles ont été lancées en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, où une centaine de chaînes de la plate-forme de vidéo en ligne existent déjà depuis octobre 2011.

Sans être des chaînes de flux comme à la télévision, ces espaces thématiques proposeront des contenus originaux (séries, magazines, plateaux, reportages, etc), plutôt courts et spécialement créés pour ce support.

Réalisés avec des moyens professionnels et des équipes dédiées, le rendu des émissions se veut équivalent à celui des chaînes de télévision tout en restant dans un modèle "à la demande" où l'internaute doit cliquer pour avoir accès aux contenus.

Sur les 13 chaînes françaises, neuf sont déjà en ligne. Les quatre autres le seront avant la fin de l'année, selon YouTube.

Parmi les plus récentes, la chaîne "Rendez-vous à Paris", accessibles sur internet depuis le 16 novembre, est produite par Capa qui réalise également des documentaires, des reportages ou des émissions pour Canal+, France 2 ou Arte.

Sur YouTube, ses programmes sont divisés en trois catégories "street-happening", "city-magazines" et "web-fictions".

Dans "Anne, des modes et des moods", Anne de Petrini, filmée par une amie, teste vêtements, nouveaux lieux, accessoires et coiffures. "C'est (presque) pas sorcier" parodie la célèbre émission éponyme de vulgarisation scientifique en visitant les monuments de Paris. Ce format est animé par David Chabant, alias Ganesh 2, un jeune homme, encore il y a peu au RSA, qui était l'auteur de nombreuses vidéos sur internet.

Vivier

"On a l'obligation d'être là où ça bouge. C'est un modèle +win-win+ (gagnant-gagnant, ndlr) avec YouTube qui va nous permettre d'apprendre le métier d'éditeur de contenus. Cette chaîne ne représente que 1/80e de notre chiffre d'affaires mais elle peut aussi être au service de nos gros clients", a déclaré à l'AFP Claire Leproust, directrice du développement numérique de Capa.

Pour Pierre-Antoine Capton, fondateur de 3e Oeil Productions, qui lance deux chaînes thématiques sur YouTube, "Let's Cook" (culinaire) et "Very Watch" (sur les coulisses des médias), l'idée est de "tester des gens et des contenus".

Parmi ceux-ci, un concours international de cuisine à venir, dont les candidats à travers le monde seront sélectionnés par un grand chef grâce à leurs vidéos de recettes, postées sur YouTube. "Un concept impossible à faire en télé", selon Pierre-Antoine Capton.

"La France est parfois critiquée pour son manque de créativité et le fait que les chaînes françaises achètent beaucoup de formats aux Pays-Bas, au Royaume-Uni ou en Israël. Ces 13 chaînes sont donc l'occasion de tester de nouveaux formats innovants tout en limitant les risques", a jugé Olivier Pascal, consultant chez Analysys Mason, cabinet d'études télécoms et médias.

"Les chaînes traditionnelles sont souvent frileuses et n'achètent que des formats +bankables+ ayant fait leurs preuves à l'étranger ou venant de producteurs de renom. Ces 13 chaînes YouTube peuvent être un vivier pour elles", a-t-il ajouté.

Les créateurs de contenus bénéficient du système d'avance sur recettes publicitaires mis en place par YouTube.

"Il y aura des nouveaux producteurs de contenus qui pour des questions de coût ne franchissaient pas le pas. Il va forcément en émerger quelque chose", a estimé Nicolas Maïques, analyste financier chez Invest Securities, spécialisé dans les médias.

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