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L'AMF abandonne ses poursuites contre Le Canard Enchaîné

Les bureaux de l'Autorité des Marchés financiers (AMF) de mars 2004 [Thomas Coex / AFP/Archives] Les bureaux de l'Autorité des Marchés financiers (AMF) de mars 2004 [Thomas Coex / AFP/Archives]

L'Autorité des marchés financiers (AMF) s'est désistée vendredi de son action en diffamation contre Le Canard Enchaîné, qui avait suggéré en 2006 que l'AMF aurait modifié un rapport pour épargner Thierry Breton dans l'affaire Rhodia.

Cette décision a été prise à la suite de l'envoi par le journaliste auteur de l'article incriminé d'un courrier dans lequel il affirme qu'il n'avait pas voulu porter atteinte à l'honneur du président de l'AMF et de ses enquêteurs.

Le dossier avait déjà été examiné pendant plusieurs heures le 12 octobre par le tribunal, qui avait décidé de renvoyer à vendredi la poursuite des débats, à moins qu'un accord ne soit conclu d'ici là, ce dont le tribunal a pris acte.

L'article incriminé, en date du 30 août 2006 et intitulé "Le gendarme de la Bourse menacé de poursuites", évoquait une plainte d'un actionnaire, décédé depuis, contre l'AMF.

Le journaliste Hervé Martin y écrivait notamment: "Le rapport d'enquête de l'AMF, qui pouvait nuire à la réputation de Breton, a été miraculeusement corrigé, cinq jours après la nomination de celui-ci à Bercy. Plusieurs opérations foireuses, occasionnant la perte de 2 milliards, et risquant d'entraîner la faillite de Rhodia, ont ainsi été subitement déclarées prescrites".

Thierry Breton avait été nommé ministre des Finances le 25 février 2005. Il avait été administrateur et président du comité d'audit de Rhodia entre avril 1998 et septembre 2002.

La situation alarmante de Rhodia avait entraîné l'ouverture d'une enquête par l'AMF en juin 2003. Celle-ci avait montré que le groupe avait manipulé ses comptes afin d'afficher un bilan plus flatteur aux yeux des investisseurs.

Le gendarme de la Bourse avait prononcé en 2007 des sanctions pécuniaires de 750.000 euros contre Rhodia pour communication financière "inexacte, imprécise et trompeuse" et 500.000 contre son son ancien PDG Jean-Pierre Tirouflet, a rappelé l'AMF vendredi.

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