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Cathos versus Arte : "Ainsi soient-ils" crée le débat

Ainsi soient-ils Ainsi soient-ils, une série qui ne manque pas de créer le débat[© François Rousseau/Zadig Productions ]

La série d’Arte Ainsi soient-ils ne manque pas de faire débat. Sur Internet, un groupe de jeunes catholiques a décidé de créer un site, ainsisoientils.com, pour tenter d’apporter un éclairage sur la réalité de la vie des séminaristes. Une démarche qui n’a pas forcément plu à la chaîne franco-allemande. Explications.

Tout est parti d’un article paru dans le journal La Vie à propos de la série d’Arte, Ainsi soient-ils, qui faisait notamment référence aux nombreux « poncifs » sur l’Eglise véhiculés par la fiction créée par David Elkaïm, Bruno Nahon, Vincent Poymiro et Rodolphe Tissot.

C’est alors qu’une poignée de jeunes catholiques décident de se procurer les épisodes en avant-première pour se faire une idée plus précise. Quelques jours plus tard, le site ainsisoientils.com voyait le jour.

« On s’est dit que cela méritait un éclairage vu par les cathos et les séminaristes d’aujourd’hui » explique Jean-Baptiste Maillard, un des concepteurs du site internet. « On a vu qu’il y avait une série de clichés assez gros, que cela manquait de réalisme » poursuit-il. L’idée ? Faire parler les séminaristes eux-mêmes pour qu’ils témoignent de leur engagement, de leur foi, mais aussi pour répondre à diverses questions posées par la série elle-même telles que « Est-il humain pour un prêtre de ne pas avoir de relations sexuelles ? », ou encore « Les suicidés ont-ils droit à une messe d’enterrement ? ».

Pour Jean-Baptiste Maillard, l’objectif n’était pas de nuire à la série d’Arte, mais de fournir un des éléments de réponse aux interrogations que pouvaient susciter Ainsi soient-ils. « Cette série pose quand même des questions intéressantes. Ce qui est dommage, c’est que ça ne soit pas réaliste. C’est aussi pour ça qu’on a voulu faire une réponse, faire cette démarche » précise-t-il.

Du point de vue d’Arte, le site en tant que tel ne pose pas de problème. « Ce groupe de personnes a décidé d’utiliser ce qui est raconté dans la série pour en faire un débat de société avec la volonté de répondre eux-mêmes aux questions qui sont soulevées par la série » explique David Carzon, responsable du pôle web d’Arte. «Cela nous semble pertinent, de leur point de vue, d’utiliser les outils du web pour répondre à ces questions et en faire un débat de société. Pour nous, cela veut juste dire que cette série fait débat, que les gens qui sont intéressés par ce débat peuvent y répondre en utilisant les outils du web. Donc c’est très bien. Ils ont fait des vidéos, ils ont rencontrés des gens, c’est très soigné. On trouve cela plutôt bien fait » reconnaît-il.

Où est le problème alors ?

Pour Arte, le souci principal vient des « vidéos piratées qui ont été utilisées pour être mises sur Youtube. Là on est en dehors de la légalité » précise David Carzon. « Je ne dis pas que c’est eux qui ont piraté, mais nous, on met beaucoup d’extraits en ligne. S’il y a des demandes particulières, on peut y répondre. Mais cela nous gêne quand des vidéos de cet ordre là circulent sur des ‘players’ (lecteur vidéo) qu’on ne maîtrise pas » poursuit-il. A la demande de la chaîne, les vidéos ont, depuis, été supprimées.

Un problème nommé « Twitter ».

Arte n’a pas non plus apprécié la création par les concepteurs du site ainsisoientils.com du compte @ainsisoientils qui « se faisait passer pour le compte officiel de la série » rappelle David Carzon. «On a demandé à Twitter de récupérer ce compte en leur présentant des éléments de détention de marque, avec des captures d’écrans, pour leur montrer que quelqu’un utilisait un compte pour parler d’un programme sur lequel ils n’avaient aucun droit » continue-t-il. Le compte est désormais utilisé exclusivement par Arte pour assurer la promotion de sa série.

Pour ainsisoientils.com, le débat continue sur leur site qui a comptabilisé quelques 10 000 visiteurs uniques pour sa première semaine en ligne. Pour Jean-Baptiste Maillard et ses acolytes, l’heure est au dialogue. « Si on peut faire un débat avec les réalisateurs, je trouverais cela très intéressant. Ne restons pas chacun dans nos camps retranchés. Il faut qu’on parle » dit-il. Sa voix sera peut être entendu par les principaux intéressés. 

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