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Michel Fize : "Aller à l’école est un privilège"

Le sociologue Michel Fize. Le sociologue Michel Fize.[© Neil Snape ]

Chaque année, le même recommencement. Les écoliers ont repris depuis mardi le chemin de l’école, entraînant son lot de nouveautés, de joies, mais aussi de stress. Un moment particulier pour les enfants et leurs parents qu’il faut savoir négocier, explique le sociologue Michel Fize, auteur de l’Antimanuel d’adolescence (éd. Marabout).

 

La rentrée des classes peut-elle représenter une angoisse pour certains élèves ?

Il faut distinguer les touts petits des plus âgés. Plus on est jeune et plus le moment de la séparation, lors de la rentrée scolaire, peut être un moment douloureux pour l’enfant. Il s’agit de les réconforter pour éviter les pleurs qui peuvent accompagner cette séparation. 

 

Mais si leur enfant se plaint en rentrant de l’école, comment doivent  réagir les parents ? 

Le mot d’ordre, c’est d’être à l’écoute. Et ne surtout pas recourir à la brutalité, par des commandements secs comme «C’est comme ça et pas autrement !», ou encore «tu dois y aller !». L’important est en outre d’expliquer le «pourquoi» de l’école, ce que les parents ont tendance à oublier. Y aller permet d’apprendre des choses nouvelles, de se faire des petits camarades, d’avoir une vie non pas en rupture avec sa vie familiale, mais complémentaire. Alors que tant d’enfants dans le monde n’ont pas accès à l’école primaire, c’est un moment passionnant, un privilège.

 

Concernant l’intégration parmi les autres élèves, que leur dire ? 

En réalité, l’école représente deux lieux. Le lieu contraint de la salle de classe, mais aussi le lieu de liberté relative de la cour de récréation, où le meilleur et le pire peuvent se passer. Une cour de récré peut devenir un espace dangereux, il faut donc avertir les enfants que des incidents peuvent se produire. Et s’ils sont victimes d’injures, voire plus, ils doivent aller en parler à la maîtresse, ne pas rester dans le silence. Au-delà du fait de vouloir se faire des camarades, fatalement, des clans vont apparaître. Il ne faut donc pas présenter la cour comme un petit paradis, mais pas non plus comme un enfer.

 

Les parents ont-ils trop tendance à stresser leurs enfants ?  

L’important est de réconcilier l’école avec le plaisir. On doit travailler avec plaisir, sortir de cette idée que cela devrait faire mal, ne devrait être qu’une contrainte insupportable et des règles à n’en plus finir. Apprendre, c’est agréable, et ça doit l’être de plus en plus. Il ne faut donc pas que les parents angoissent trop. Les enfants sont habitués à se débrouiller dans toutes sortes de situations. Et puis, l’école n’est plus le lieu totalement clos qu’auparavant, l’école-caserne comme elle a pu l’être il y a un siècle. Avec l’apparition des smartphones, à des âges de plus en plus jeunes, on communique avec l’extérieur. 

 

 

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