Pendre des corbeaux dans les champs vosgiens. Il ne s'agit pas d'une tradition vaudou importée à l'est de l'hexagone, mais d'un stratagème mis au point par des agriculteurs pour dissuader les oiseaux de venir picorer dans leurs champs.
Rarement le concept d'épouvantail n'aura été aussi bien matérialisé que par ces dépouilles de corbeaux qui pendent suspendues à des tiges, au confin de Dommartin-sur-Vraine et de Saint-Paul, deux communes situées au centre d'un triangle reliant Nancy, Chaumont et Épinal.
Car ces carcasses qui jalonnent les champs de la région, parfois en état de putréfaction avancée, sont proprement effrayants. Mais pour les agriculteurs locaux, il s'agit de la dernière solution imaginée pour décourager les corbeaux et autres volatiles qui pillent leurs semailles ou leurs jeunes pousses.
De nombreux corbeaux sont éliminés au stade d'oisillon, lorsqu'ils sortent du nid, en vertu d'un arrêté préfectoral. Devenus adultes, il devient beaucoup plus complexe de les pourchasser, d'où cette stratégie aux allures médiévales qui vise à terroriser ces corbeaux voraces.
La pratique est parfaitement assumée par les agriculteurs locaux. "Il faut tous les éradiquer une bonne fois pour toutes. Ces animaux ne servent absolument à rien", explique l'un d'entre eux à Vosges Matin. Réaction scandalisée de la Ligue de protection des oiseaux : "Pendre des oiseaux morts et (...) les laisser pourrir sous le regard d'enfants, de marcheur, est une pratique barbare".
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