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Une classe du 93 prise à partie par des gardiens du musée d'Orsay

Avant le musée d'Orsay, la professeure aurait déjà, dans le passé, entendu des remarques désagréables au centre Pompidou. [JOEL SAGET / AFP]

Une professeure de lycée raconte comment une classe de Stains (Seine-Saint-Denis) a été prise en grippe mercredi 7 décembre par plusieurs gardiens du musée d'Orsay, sans réelle raison apparente.

Après cinq jours sur les réseaux sociaux, son poste atteint près de 5.000 partages sans compter les 8.000 "j'aime" et autres émoticones. Cette professeure de lycée raconte une sortie culturelle au musée d'Orsay qui a mal tourné, à commencer par les insultes qu'elle et son groupe de Première Bac Pro Vente ont reçues de la part des gardiens. Des «Fermez vos gueules» à répétition, ou des remarques désobligeantes prononcées à haute voix devant les élèves : «C'est quoi ces vêtements ?» «Elle n'a aucune autorité sur ses élèves», «On ne sait même pas si c'est un homme ou une femme» ont rythmé leur visite.

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Mais la professeure souligne surtout le harcèlement injuste dont son petit groupe semble avoir été la victime. Alors que, selon elle, leur «marche est silencieuse, pesante, les élèves osent à peine regarder les œuvres ou prononcer un mot». Ensuite, un puis deux puis quatre gardiens les prennent en chasse, leur reprochant bruit et indiscipline, et les accusant même de les avoir brutalisés : «Il prétendent que mes élèves les ont agressés,  eux et tous les clients du musée». Seul un employé du musée tente de les aider à continuer leur visite sereinement.

La professeure évoque la discrimination

Suite au grand succès de ce poste, le musée d'Orsay a tenu à répondre dans un communiqué, assurant que les gardiens n'ont fait que leur travail, mais reconnaissant qu'il y a eu un problème : «Nous tenons à préciser que ce groupe semble avoir eu un comportement bruyant, à l'origine de l'incident». La professeure de Stains soupçonne, elle, les gardiens d'avoir visé ses élèves pour leur métissage comme elle le raconte : «Nous voyons des groupes scolaires passer devant nous, faire du bruit, parler, s'exprimer, s'agiter (...) personne ne vient les reprendre, eux, qui sont majoritairement blancs, bourges, parisiens». Le musée a donc tenu à rappeler qu'il accueillait «plus de 150.000 élèves chaque année venant de tous horizons».

Au final, et malgré la volonté de certains élèves refusant de «leur donner ce qu'ils veulent», les deux enseignantes et leur groupe ont quitté le musée plus tôt que prévu. Selon les dires de la professeure, cette expérience parisienne humiliante en a convaincu certains de ne plus jamais remettre un pied dans un musée. «La conclusion de mes élèves : première et dernière fois dans un musée, pour certains, première et dernière fois à Paris. Bravo, chapeau bas le Musée d'Orsay, félicitations Paris, performance réussie !», a-t-elle conclu. 

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