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Salah Abdeslam reste muré dans son silence

Le seul membre encore en vie des commandos des attentats du 13 novembre 2015, doit être entendu par des juges antiterroristes. [MATTHIEU ALEXANDRE / AFP]

Salah Abdeslam a été extrait de sa cellule de Fleury-Mérogis mardi au petit matin. Son convoi, sous surveillance maximale, est parti vers 7h pour le palais de justice de Paris.

Le seul membre encore en vie des commandos des attentats du 13 novembre 2015, devait être entendu par des juges antiterroristes. Depuis son transfert de Belgique vers la France le 27 avril, le suspect-clé des attentats de Paris et Saint-Denis, qui ont fait 130 morts, garde le silence. Silence qu'il a à nouveau gardé pour la quatrième fois depuis avril.

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Il n'a pas sollicité l'assistance d'un avocat. Mi-octobre, ses avocats avaient renoncé à le défendre, ayant «la conviction qu'il ne s'exprimera pas». Selon eux, les conditions de détention de leur ancien client, placé à l'isolement et sous vidéosurveillance 24h/24, expliquent son mutisme face aux juges. Salah Abdeslam avait tenté en vain de faire suspendre ce dispositif de vidéosurveillance, inédit en France, mais le Conseil d'Etat a estimé en juillet que «le caractère exceptionnel des faits terroristes» pour lesquels il est poursuivi «impliquait que toutes les précautions soient prises».

Des certitudes et des zones d'ombre

Des zones d'ombre entourent encore le rôle exact d'Abdeslam le soir des attaques. Après avoir véhiculé les trois kamikazes du Stade de France, il s'est garé dans le XVIIIe arrondissement de Paris, semble avoir erré, avant d'avoir été exfiltré par deux amis venus le chercher depuis la Belgique. Il a abandonné une ceinture explosive, laissant penser qu'il devait lui aussi mener une attaque suicide.

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Proche d'Abdelhamid Abaaoud, Abdeslam a aussi été un logisticien du 13 novembre, louant véhicules et planques en région parisienne, achetant des déclencheurs à distance et un composant du TATP, l'explosif utilisé dans les ceintures des kamikazes. Il a eu enfin «un rôle central» dans la constitution des commandos, d'après les enquêteurs, ayant convoyé à travers l'Europe dix jihadistes venus des zones de combat irako-syrienne, pour la plupart soupçonnés d'être impliqués dans les tueries de Paris et de Bruxelles du 22 mars.

L'enquête progresse

Malgré son absence de collaboration, l'enquête progresse: un organisateur présumé, agissant depuis la Syrie, des attaques, a été identifié. Il s'agit du Belgo-Marocain Oussama Atar, 32 ans, un vétéran du jihad, parti rejoindre le groupe Etat islamique. Il est soupçonné d'avoir missionné deux des assaillants de Paris, et le commando repéré avant d'avoir pu rejoindre la France et arrêté en décembre 2015 en Autriche.

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