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Hollande hésite à recevoir Poutine à Paris

Le président russe Vladimir Poutine (g) et son homologue français François Hollande à l'Elysée, à Paris, le 2 octobre 2015 [ETIENNE LAURENT / EPA/AFP/Archives] Le président russe Vladimir Poutine (g) et son homologue français François Hollande à l'Elysée, à Paris, le 2 octobre 2015 [ETIENNE LAURENT / EPA/AFP/Archives]

«Je me pose encore la question» de savoir s'il faut recevoir Vladimir Poutine, a reconnu François Hollande dans une interview qui doit être diffusée lundi soir sur TMC.

«Est-ce que c'est utile ? Est-ce que c'est nécessaire ?», s'est-il-interrogé, résumant le dilemme auquel est confrontée la France. En effet, si l’Hexagone est en première ligne pour dénoncer l'horreur en cours à Alep, fustigeant notamment les «crimes de guerre», elle est soucieuse de sauvegarder les liens avec son «partenaire» russe. Dans ce contexte, la visite du président russe annoncée par Moscou, s'annonce de plus en plus embarrassante pour Paris.

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Une visite privée

Prévue pour le 19 octobre, cette visite est avant tout privée et n'a jamais été annoncée par le Kremlin et encore moins par l'Elysée. Elle a néanmoins été dévoilée dès le printemps dernier par l'ambassadeur de Russie à Paris, puis régulièrement évoquée ces derniers mois. Le président russe doit inaugurer un «centre spirituel et culturel orthodoxe russe» au bord de la Seine.

Prenant de court son homologue français Jean-Marc Ayrault qui s'est rendu vendredi à Moscou pour réclamer un cessez-le-feu à Alep, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a fait savoir, avant même le début de leur conférence de presse commune, que Vladimir Poutine s'entretiendrait à l'occasion de son séjour à Paris avec François Hollande et évoquerait les crises syrienne et ukrainienne. Embarrassées, les autorités françaises n'ont confirmé ni la rencontre, ni la date de la visite.

«Pas pour des mondanités, pour dire des vérités»

«Si le président de la République décide que le président russe vient, ça ne sera pas pour des mondanités, ce sera pour dire des vérités» sur la Syrie, a affirmé lundi matin Jean-Marc Ayrault, répétant, à l'instar de l'ONU et de Washington, que des «crimes de guerre» étaient commis à Alep et que leurs responsables en seraient comptables devant la justice internationale.

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La confrontation diplomatique entre les Occidentaux et la Russie a atteint son apogée samedi soir à l'ONU, lorsque Moscou a mis son veto à la résolution française sur un cessez-le-feu à Alep, soutenue par 11 des 15 membres du Conseil de sécurité.

Ce n'est pas la première fois que la politique étrangère du Kremlin met la France dans l'embarras. L'éclatement de la crise ukrainienne en 2014 l'a obligée, après des mois de tergiversations, à annuler la livraison à la Russie de deux navires de guerre Mistral, entraînant le remboursement à ce pays de quelque 949,7 millions d'euros.

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