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Prison d'Osny : quatre détenus de l'unité de déradicalisation transférés pour «menaces»

Le transfert survient à peine deux semaines après l'agression de deux surveillants dans la même unité (photo d'illustration). Le transfert survient à peine deux semaines après l'agression de deux surveillants dans la même unité (photo d'illustration). [JOEL SAGET / AFP]

Quatre détenus de l'unité de déradicalisation de la prison d'Osny, dans le Val-d'Oise, ont été transférés dans quatre établissements différents, à la suite de «menaces», a-t-on appris samedi auprès du ministère de la Justice.

Un transfert qui survient à peine deux semaines après l'agression de deux surveillants dans la même unité. «C'est pour nous la preuve de l'utilité du renseignement pénitentiaire et des mesures de sécurisation qui ont été suivies», ont affirmé les services du garde des Sceaux, sans vouloir donner plus de détails sur la nature des menaces.

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«La peur s'est installée» depuis l'attentat de Magnanville

«Il y avait des soupçons comme quoi ces quatre détenus pouvaient porter gravement atteinte à la sécurité de l'établissement», a indiqué Jérôme Nobécourt, délégué pénitentiaire FO, précisant qu'ils avaient été placés à l'isolement dans d'autres prisons d'Ile-de-France. Cet incident «montre une fois de plus les limites» de cette unité, a souligné le syndicaliste, qui plaide pour «des établissements spécialisés, avec du personnel formé et des moyens».

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Depuis l'assassinat à Magnanville le 13 juin d'un policier et de sa compagne par Larossi Abballa et son appel à tuer des surveillants de prison, «la peur s'est installée», a encore déclaré Jérôme Nobécourt, précisant que les surveillants de la Mavo (Maison d'arrêt du Val-d'Oise) manifesteraient lundi dès 6 h pour réclamer du personnel supplémentaire.

La colère des syndicats pénitentiaires

Le 4 septembre, un détenu radicalisé avait violemment agressé deux surveillants pénitentiaires à Osny. Bilal Taghi, 24 ans, a été mis en examen pour «tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs terroriste criminelle». Par ailleurs, le 13 septembre, une mutinerie d'une cinquantaine de détenus pendant près de six heures dans le centre de détention de Vivonne (Vienne) avait nécessité l'intervention des forces spécialisées. Aucun blessé n'avait été à déplorer.

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Ces incidents avaient provoqué la colère des syndicats pénitentiaires qui ont lancé un cri d'alarme sur l'insécurité en prison, alors que le garde des Sceaux doit dévoiler mardi les grandes lignes d'un rapport sur l'encellulement individuel. Il devrait également aborder la question sensible de la surpopulation carcérale, l'un des moteurs de l'insécurité en prison.

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