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Attentat : la justice demande à la ville de Nice de supprimer des images de vidéosurveillance

Sur les mille caméras installées à Nice, 140 présentaient des éléments d’enquête intéressants. [VALERY HACHE / AFP]

La sous-direction antiterroriste (SDAT) a adressé mercredi un courrier à la mairie de Nice lui intimant de supprimer toutes les images de vidéosurveillance datant du 14 juillet dernier.

Dans cette lettre, la SDAT a réclamé l’effacement total de 24 heures d’images «de l'ensemble des caméras desservant la Promenade des Anglais filmant pour la plupart d'entre elles l'action terroriste commise le soir du 14 juillet 2016», citant les articles 53 et L706-24 du code de procédure pénale et de l’article R642-1 du Code pénal. Six caméras, nommées et numérotées sont explicitement citées.

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Le parquet de Paris, contacté par le Figaro, a justifié sa décision par la volonté d'«éviter la diffusion non contrôlée et non maîtrisée de ces images». Ce qui n’empêche pas la mairie de Nice d’être troublée par la demande. «C’est la première fois que l’on nous demande d'effacer des preuves, a indiqué au Figaro une source proche du dossier. Le centre de vidéosurveillance et la ville de Nice pourraient être poursuivis pour cela et d’ailleurs les agents en charge du dispositif n’ont pas compétence pour se livrer à de telles opérations». La municipalité a toutefois fait savoir qu'elle refusait d'accèder à cette requête.

La police nationale a tenu à apporter des précisions. «Sur les mille caméras installées à Nice, 140 présentaient des éléments d’enquête intéressants. La PJ a récupéré 100% des vidéos de ces dernières.» La police judicaire a ainsi demandé d’effacer ces images pour «éviter l’utilisation malveillante de ces dernières par souci de la dignité des victimes et pour éviter la reprise de ces images par les sites jihadistes à des fins de propagande.»

La sécurité fait débat

La demande est d’autant plus compliquée à satisfaire que la mairie est actuellement en train de réaliser une opération de sauvegarde qui s’étalera sur plusieurs jours. En cas de destruction des fichiers, le système pourrait tomber en panne. Qui plus est, le SDAT a déjà envoyé depuis vendredi dernier du personnel pour récupérer plus de 30.000 heures de vidéos, d’où le soulèvement de nombreuses interrogations.

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Ces informations sont ainsi révélées alors que la question de la sécurité fait débat. Libération a affirmé qu’une seule voiture de police était positionnée au travers de la chaussée à l’entrée de la zone des festivités le soir du 14 juillet. Le véhicule n’aurait ainsi pas été en mesure de bloquer le passage. Cette révélation a été démentie par le ministère de l’Intérieur qui a évoqué de «graves contre-vérités».

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