Une fresque murale représentant Marianne matraquée par deux policiers, réalisée dans le cadre du Grenoble Street Art Fest, a suscité depuis deux jours de vives réactions.
L'oeuvre d'art, baptisée «L'Etat matraquant la Liberté» et peinte par le graffeur Goin, a notamment choqué les policiers de la ville qui l'ont découverte vendredi 25 juin lors d'une patrouille.
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Plusieurs personnalités politiques proches de la ville ont dénoncé un geste au message inappropriée. «Je trouve ceci indigne», a ainsi réagi le directeur départemental de la sécurité publique, Patrick Mairesse, cité par le quotidien régional Le Dauphiné Libéré.
Fresque honteuse à Grenoble, soutien total aux forces de l'ordre, @EricPiolle doit prendre ses responsabilités pic.twitter.com/4Qg5wARxlp
— Jean-Pierre BARBIER (@JPBARBIERISERE) 25 juin 2016
«C'est une allégorie de l'Etat»
«Quand la collectivité locale finance, sur l'argent du contribuable grenoblois, une fresque réalisée dans le cadre d'un festival subventionné à hauteur de 25.000 euros, elle est responsable des messages passés. Par respect pour ceux qui nous protègent, il faut effacer cette fresque immédiatement...», a déclaré pour sa part l'ancienne ministre socialiste Geneviève Fioraso, membre de l'opposition municipale grenobloise, dans les colonnes du même journal. De son côté, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a exprimé son soutien aux policiers sur Twitter.
Plein soutien aux policiers qui protègent chaque jour les Grenoblois, et qui attendent d'@EricPiolle qu'il leur dise ses regrets #fresque
— Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve) 26 juin 2016
Pourtant, selon Jérôme Cats, l'organisateur du festival, l'auteur de la fresque a uniquement voulu stigmatiser l'Etat et non la police. «Cette oeuvre, c'est une allégorie de l'Etat actuel et une allusion à l'emploi du 49-3 pour faire passer la loi Travail. Si une oeuvre d'art fait réagir c'est bien, c'est aussi le but de l'art».