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Êtes-vous concerné par le mal professionnel du siècle, le burn-out ?

Un sondage CSA révèle que 6% des personnes interrogées voient le travail comme une souffrance physique ou morale et 4% le qualifient de calvaire.[Pixabay]

Le burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel est un état dépressif lié à une exposition constante et prolongée au stress dans le cadre professionnel. Il se traduit souvent par un état de fatigue profond, un désinvestissement ainsi qu’un sentiment d’échec et d’incompétence au travail.

Le psychologue américain Herbert J. Freudenberger assimilait le burn-out à un incendie qui consume les ressources internes des gens. Bien que l’on entende de plus en plus parler de ce mal, et qu’il se répand de plus en plus, il n’y a jusqu’à présent pas de consensus général autour de la notion de burn-out, encore moins de reconnaissance comme maladie professionnelle.

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30% des travailleurs sont stressés

Dans un rapport rendu le 23 février 2016, l’Académie Nationale de Médecine évoque l’expansion du terme burn-out comme «une source de confusion en raison des limites imprécises de cette réalité». Le rapport tente toutefois de définir le burn-out comme étant «un état d’épuisement psychologique (émotionnel), mais aussi cognitif […] et physique».

Cet état d’épuisement professionnel résulte donc du stress éprouvé par les salariés. En France, 30% des travailleurs s’avouent stressés au travail et ce chiffre va en augmentant d’année en année. En outre, un sondage CSA réalisé au printemps 2016 pour Juritravail révèle que 6% des personnes interrogées voient le travail comme une souffrance physique ou morale et 4% le qualifient de calvaire et ont des relations difficiles avec leur hiérarchie.

Ceci peut se comprendre dans le contexte d’un marché de l’emploi tendu, ultra connecté et empreint de compétition. Les salariés n’hésitent plus à rester connectés à leur travail, même pendant les heures de repos, ce qui constitue un facteur supplémentaire de risque de burn-out.

Comment reconnaitre le burn-out ?

Bien souvent, les salariés victimes du burn-out ne se rendent pas compte de l’impact de leur travail sur leur santé, mais certains signes peuvent donner l’alerte :

_ Une variation du poids : perte d’appétit ou prise de poids rapide.

_ Un excès de fatigue permanent qui peut s’associer à des insomnies et des maux physiques tels que des migraines, des troubles du rythme cardiaque, des douleurs au ventre ...

_ Une irritabilité : la victime du burn-out perçoit chaque remarque ou parole dans son entourage comme une agression, elle ne supporte plus les critiques ou l’inverse, devient complètement désinvolte et désintéressée de son travail.

Ces symptômes peuvent s’associer à une forte émotivité et un manque de confiance en soi. Généralement, la vie personnelle se trouve aussi impactée, ce qui peut accroître les effets du burn-out. Il existe cependant des conseils pratiques pour éviter le burn-out. 

Se reconstruire après un burn-out 

Lorsqu’il est diagnostiqué, le burn-out peut être correctement traité, encore, faut-il qu’il soit diagnostiqué en tant que tel, car il n’est pas systématiquement reconnu comme maladie professionnelle. Toutefois, depuis la loi Rebsamen, le Code de la Sécurité Sociale prévoit que les pathologies psychologiques peuvent être reconnues comme maladies d’origines professionnelles, ce qui devrait permettre une meilleure prise en charge de ce mal.

Pour traiter le burn-out, la victime ne doit pas hésiter à demander de l’aide auprès des différents services qui existent au sein de l’entreprise (service RH, CHSCT etc.). Elle peut en discuter avec son responsable hiérarchique lorsque cela est possible. Si la pression est trop forte à cause des objectifs à atteindre, il faut en parler.

Des aides existent

Le salarié a aussi la possibilité de se rapprocher du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) qui œuvre pour la protection de la santé des salariés. Les membres du CHSCT doivent étudier le phénomène et tenter de proposer des solutions permettant d’améliorer les conditions de travail lorsqu’ils constatent un nombre élevé d’arrêts de travail dans leur structure.

Si le salarié ne veut pas discuter de la situation au sein de l’entreprise, il a la possibilité de s’adresser à la médecine du travail ou à son médecin généraliste qui peut lui prescrire un arrêt de travail.

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