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Des inondations majeures sont-elles possibles à Paris ?

Le Zouave de la Seine est un indicateur précis de la montée des eaux du fleuve parisien dans la capitale. [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Face à l’ampleur des inondations et de la montée des eaux de la scène, la crainte d’une crue centennale prend de l’ampleur dans la capitale. 

La crue centennale, ce serpent de mer qui surgit à chaque fois que la Seine sort de son lit, est-elle pour bientôt ? A voir l’état des berges de la Seine, et la vitesse de montée des eaux, on pourrait le croire. Pourtant, les experts interrogés dans les médias semblent écarter ce risque. 

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«80% des rivières et fleuves sont en situation normale»

C’est notamment le cas de Ludovic Faytre, responsable des études «risques majeurs-aménagement» à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France, interrogé par l’Obs. Pour lui «nous n’y (la crue centennale) sommes pas du tout». Il appuie sa position en expliquant que «80% des rivières et fleuves, dont la Seine, sont en situation normale». Ludovic Faytre prend exemple sur le précédent de 1910 pour montrer que le niveau des eaux n’est actuellement pas inquiétant. Et pour cause : le niveau de la Seine frolait ce jeudi 2 juin au matin les 5 mètres, «bien loin des 8m62 relevé au pont de l’Alma lors de la dernière crue centennale de 1910». 

La crue centennale, dont les conséquences pourraient être très lourdes, «environ 400.000 logements situés en zone inondable seraient sinistrés, et 800.000 personnes devraient être évacuées», serait de toute façon anticipée par les pouvoirs publics. «Vigicrue réalise des prévisions à trois jours et à sept jours basées notamment sur la pluviométrie. À sept jours, on ne peut parler que de tendance. Mais à trois jours, on peut commencer à alerter les populations».

Les lacs-réservoirs en bouée de secours

Si une telle crue aurait des conséquences autrement plus dramatiques qu’en 1910 (tissu urbain étendu, dépendance aux réseaux électriques, de transport, d’eau ect), des infrastructures ont depuis été développées pour y faire face. C’est notamment le cas des grands lacs-réservoirs aménagés en 1969 en amont de Paris. Marc Vincent, le directeur général des services techniques de l'Établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grand Lac, interrogé par Le Figaro, estime pour sa part que «les prévisions météorologiques se veulent plutôt rassurantes». Pour lui, «nous sommes encore loin de la crue centennale de 1910». Pourtant, «les quatre lacs de retenue ne sont pas encore remplis, mais leurs capacités de stockage ont dépassé les 90%». Une situation qui ne l’inquiète toujours pas, et pour cause : «Nous sommes dans le cas d'une crue de printemps. La végétation permet une infiltration plus importante dans le sol. Le ruissellement est donc bien moins important». Les inondations seraient donc impressionantes, mais pas forcément signe d'une crue centennale à venir.

Une fois de plus, la ville de Paris devrait donc justifier sa devise, «fluctuat nec mergitur» («Il est battu par les flots, mais ne sombre pas»).

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