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Carburant : quelles mesures peuvent prendre les pouvoirs publics ?

Le blocage de plusieurs raffineries interroge quant aux mesures que pourrait mettre en place les pouvoirs publics si la situation venait à se prolonger. Photo d'illustration. [AFP/ Frank Perry]

Le blocage de plusieurs raffineries par des opposants à la loi Travail fait craindre aux consommateurs une pénurie généralisée de carburant. Quelles mesures peuvent être mises en place par les pouvoirs publics si la situation venait à se prolonger ?

Ce dimanche 22 mai, quatre raffineries – sur un total de huit que compte le pays – sont toujours bloquées. Il s’agit des raffineries du Havre (Seine-Maritime), de GrandPuits (Seine-et-Marne), de Donges (Loire-Atlantique) et de Feyzin près de Lyon.

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Dans certains cas les grévistes bloquent les expéditions de carburant, dans d’autres ce sont les manœuvres nécessaires au raffinage qui sont à l’arrêt. À elle quatre, ces raffineries représentent toutefois moins de 50% de la capacité totale de raffinage de la France. Les quatre autres raffineries du pays fonctionnent quant à elles normalement

Les arrêtés préfectoraux

Plusieurs stations, de l’Ouest et du Nord de la France essentiellement, ont été prises d’assaut par les automobilistes. Et si à ce jour, 15 à 20% des stations des zones impactées sont à sec, c’est parce que les automobilistes craignent la pénurie et non parce qu’elle existe réellement. Il s’agit d’un «mouvement naturel d’achat de panique » explique ainsi Francis Perrin, le président de Stratégies et Politiques Energétiques sur Itélé. Cette situation a conduit plusieurs préfectures du nord et de l'ouest de la France à mettre en place des arrêtés limitant la distribution d'essence pour prévenir les risques de pénurie. En moyenne, ces arrêtés limitent  à 20 ou 30 litres le volume maximal de carburant pour les véhicules de tourisme, et entre 40 et 150 litres pour les poids lourds.

La réserve stratégique

Si la situation venait à s’amplifier, l’une des solutions envisagées pourrait être que l’Etat puise dans ses «stocks stratégiques». La France dispose en effet d’une réserve de pétrole équivalente à trois mois de consommation, soit 27% des ventes de l'année précédente. Ces stocks dits «stratégiques» doivent permettre de faire face à une rupture grave en approvisionnement, lors d’une crise pétrolière internationale ou d’un boycott politique, par exemple.

Gérés par le Comité professionnel des stocks stratégiques pétrolier (CPSSP), ces stocks sont uniquement destinés à un usage civil. Durant le temps d'une crise locale d'approvisionnement, le CPSSP peut céder une partie de ces stocks à des opérateurs pétroliers. En contrepartie, ces derniers doivent s'engager à les restituer en moins d'un mois et mettre à la disposition du Comité des quantités équivalentes dans une autre zone du pays.

Le recours à la force publique ?

Interrogé en marge d’un déplacement en Israël sur un éventuel recours aux forces de l'ordre pour lever les blocages, le premier Ministre Manuel Valls a répondu qu’il fallait d’abord «en appeler à la responsabilité de tous, et ensuite, avec sang-froid, intelligence, dans le dialogue, je ne doute pas que nous réussirons progressivement à lever ces quelques blocages, dont il ne faut exagérer je crois à ce stade le volume». «Et je le dis encore aux Français : il n'y aura pas de pénurie et nous réussirons, je pense très vite, à rentrer dans une phase normale. En tout cas c'est ce que nous sommes en train de faire», a ajouté Manuel Valls qui espère donc jouer l'appaisement. 

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