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Le portrait-robot du participant à Nuit debout

Une réunion du mouvement Nuit Debout, place de la République à Paris, le 2 mai 2016 [Geoffroy Van der Hasselt / AFP/Archives] Une réunion du mouvement Nuit Debout, place de la République à Paris, le 2 mai 2016 [Geoffroy Van der Hasselt / AFP/Archives]

Un homme, trentenaire, plus diplômé que la moyenne nationale mais aussi plus souvent au chômage, venu très majoritairement de région parisienne : c'est le portrait robot du participant à Nuit debout, tel qu'esquissé dimanche par un groupe de chercheurs.

Une trentaine d'enquêteurs, chercheurs et étudiants en sciences sociales ont pendant cinq soirées en avril, entre 17H00 et 22H30, rempli 500 questionnaires individuels sur la place de la République à Paris où se réunit depuis le 31 mars ce mouvement citoyen né notamment de l'opposition à la loi travail. Ce collectif, "Sciences sociales debout", s'est donné pour objectif d'"améliorer la compréhension" du mouvement tout en combattant ce qu'il qualifie de "campagne médiatique injuste contre Nuit debout". Après avoir exploité 328 questionnaires ils ont par exemple établi que la moyenne d'âge de Nuit debout était de 36 ans, avec de fortes variations selon les horaires, et que la population de République était "aux deux tiers masculine".

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Les chercheurs ont noté par ailleurs que les participants venaient à 90% de la région parisienne, et que sur cette proportion, 63% étaient de Paris même, avec une surreprésentation des arrondissements de l'Est parisien, "plus ancrés à gauche". Si les participants à Nuit debout sont diplômés (61% ont fait des études supérieures longues, contre une moyenne nationale de 25%), ils présentent également un taux de chômage de 20%, le double de la moyenne nationale. 24% des participants sont par ailleurs ouvriers ou employés.

Des publics variés

Les sociologues se sont penchés sur les engagements personnels des participants : 17% de personnes interrogées ont dit avoir déjà adhéré à un parti politique, 22% à un syndicat, et plus de la moitié ont déjà eu une activité associative ou caritative. Les enquêteurs ont distingué trois "formes de présence" à Nuit debou t: les nouveaux venus, celles et ceux qui "passent régulièrement", et enfin les participants presque permanents, qui viennent quotidiennement. Ce noyau dur représente 15% des sondés.

Enfin, notent les chercheurs, "les horizons politiques se situent presque toujours à gauche". Les références évoquées par les participants se révèlent hétéroclites : Pierre Bourdieu, le film "Merci Patron!", Trotsky et Marx, mais aussi Mère Teresa, Coluche, Bob Marley ou encore Gérard Depardieu. Soit au final, des publics "plus variés qu'il n'y paraît", selon les étudiants et enquêteurs, venus de l'EHESS, du CNRS, de l'Université de Nice ou encore de l'ENS.

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