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Nuit debout : les incidents se succèdent à Paris

La maire de Paris a appelé les organisateurs à "prévenir et empêcher de types d'actions violences".[JOEL SAGET / AFP]

Dégradations, heurts avec les policiers : les cortèges sauvages et débordements en marge de la Nuit debout à Paris se succèdent en fin de soirée depuis une semaine, au risque de ternir l'image de ce mouvement citoyen inédit.

Samedi, vers 01H30 du matin, alors que le rassemblement touchait à sa fin et avait rassemblé 3.000 personnes place de la République, une centaine de personnes ont jeté et brûlé palettes et détritus avant de lancer "à de nombreuses reprises" des projectiles sur les forces de l'ordre, selon la préfecture de police. Celles-ci ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène puis ont repoussé "le groupe de casseurs", qui s'est dispersé dans le quartier des Buttes-Chaumont, dans le nord-est de la capitale, en commettant "un certain nombre de dégradations". Deux agences bancaires et un chantier ont notamment été vandalisés sur son passage. Sur les 21 personnes interpellées, dont deux mineurs, 20 gardes à vue se poursuivaient samedi après-midi, selon une source judiciaire.

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Au petit matin, la place portait les stigmates de la nuit : poubelles renversées, canettes de bière et bouteilles brisées. Une odeur d'alcool fermenté et de brûlé flottait encore sur ce lieu emblématique du centre de Paris. "C'est toujours le même scenario", a regretté le préfet de police Michel Cadot lors d'une conférence de presse : d'abord les discussions, les débats pacifiques des nombreux participants, puis le départ du gros de la foule, et enfin l'apparition de "petits groupes violents", qui cherchent à "agresser" les forces de l'ordre ou à "dégrader" certains commerces, notamment des banques, a-t-il décrit.

Pour la maire de Paris Anne Hidalgo, ces "casseurs qui s'en prennent toutes les nuits à la concorde de la société parisienne et qui détruisent les conditions d'un débat authentique (...) dévoient le droit de manifester qu'ils invoquent et portent préjudice à la crédibilité du mouvement Nuit debout". Depuis le début de ce rassemblement citoyen, lancé au soir du 31 mars contre le projet de loi travail "et le monde qui va avec", 35 personnes ont placées en garde à vue en marge de Nuit debout, selon la préfecture.

Pas suffisamment contrôlé

Samedi dernier, la tentative de quelques centaines de personnes de se rendre au domicile du Premier ministre Manuel Valls avait déjà conduit à des incidents. Lundi, le départ d'un cortège sauvage de la place de la République en direction d'une mairie d'arrondissement, mardi en direction d'un commissariat et jeudi dans l'intention de marcher vers l'Elysée avaient entraîné de nouveaux débordements. Déplorant un mouvement "pas suffisamment organisé et contrôlé", le préfet a "rappelé" aux responsables des rassemblements de "veiller à ce que l'horaire (de fin de rassemblement, ndlr) sur lequel ils se sont engagés, qui est de 01H00 du matin, soit appliqué". De même, la maire de Paris a appelé les organisateurs à "prévenir et empêcher de types d'actions violences".

"S'ils veulent virer les gens, ils n'ont qu'à les expulser de la place !", a réagi Florence, une membre de Nuit debout. "Mais ça, ils ne veulent pas le faire pour des questions d'image. Donc ils nous demandent de faire le travail à leur place." "Et cela serait bien beau si nous qui disons que la place est publique devions l'interdire aux gens", a-t-elle ironisé.

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Alors que 151 policiers ont été blessés en France depuis début mars, Bernard Cazeneuve a promis vendredi que les auteurs de violences seraient "inlassablement interpellés et poursuivis", sans convaincre l'opposition. "Je demande au ministre de l'Intérieur de mettre en adéquation ses paroles et ses actes en prenant sans attendre les mesures qui s'imposent", a tonné le député LR Eric Ciotti, suggérant l'interdiction des manifestations à risque et la "dissolution de groupuscules gauchistes et anarchistes".

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