Personnage haut en couleur, Sven Mary, avocat pénaliste de 43 ans et star du barreau belge, aura la lourde tâche de défendre le suspect numéro 1 des attentats du 13 novembre interpellé vendredi 18 mars.
Il avait déjà confié au Soir, en décembre 2015, le souhait de devenir l'avocat du présumé terroriste. "Moi ce qui me motive, c'est de lutter contre l'arbitraire et l'abus de pouvoir. Et là, on est en plein dedans. Vous vous souvenez de ces conférences de presse données, en direct, par le parquet fédéral dans les jours, et même les nuits, qui ont suivi les attentats de Paris ? Moi, elle m'a écoeuré cette façon de surfer sur la peur pour obtenir encore plus de pouvoir. Si, demain, Salah Abdeslam me sollicitait, j'accepterais d'être son avocat."
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Des proches du suspect ont pris contact avec le pénaliste en janvier 2016, a révélé l'agence Belga. Une information que Sven Mary a confirmé à l'Express vendredi 18 mars. "Un homme était venu me voir à mon cabinet, mais je ne peux pas vous dire qui c'était. Je ne contrôle pas les identités. Mais il avait l'air sérieux. La disparition soudaine de ce contact m'a fait me poser des questions», a-t-il affirmé.
Surnommé «l'avocat des crapules»
Grande gueule, ce Flamand parfaitement bilingue a, par le passé, défendu des clients «sensibles» : le prédicateur islamiste Fouad Belkacem, Michel Lelièvre, «l'homme à tout faire» de Marc Dutroux ou encore Murat Kaplan, dit «le roi de l'évasion». Il a également défendu Jean-Paul Belmondo et son ex-compagne Barbara Gandolfi.
A ceux qui lui demandaient vendredi pourquoi il voulait défendre «un individu aussi terrifiant», Sven Mary a répondu : «J'ai choisi mon métier et ma discipline, le droit pénal en toute connaissance de cause. J'assume mes choix». Il a toutefois demandé au public de «faire la part des choses» et de ne pas «verser dans l'amalgame». Toutefois, Sven Mary a posé une condition à la défense de Salah Abdeslam. «Si Salah nie sa présence sur les lieux des attentats de Paris, je ne le défendrais pas.»