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Les opposants à la loi travail vent debout

100 000 personnes ont manifesté mercredi 9 mars à Paris contre le projet de loi El Khomri selon la CGT.[AFP]

La rue était au rendez-vous. Selon le ministère de l’Intérieur, 224 000 personnes ont répondu à l’appel des syndicats, mercredi, contre la loi du travail de Myriam El Khomri.

A Paris, entre 27 000 et 29 000 manifestants, d’après la préfecture, ont convergé en début d’après-midi place de la République. Ils ont scandé «Loi travail, non merci !», ­reprenant le titre de la pétition en ligne, qui a rassemblé plus d’un million de ­signatures. Des scènes similaires ont été observées en province.

A Toulouse, la foule était compacte, composée de 10 000 personnes selon la police, le double d’après les organisateurs. Les protestataires ont défilé sous la pluie, pour ­clamer leur «résistance». A plusieurs centaines de kilomètres de là, à Lyon, environ 7 000 individus, d’après la préfecture, ont réclamé le retrait du texte. 

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Les rassemblements se sont multipliés à Bordeaux, avec 9 500 manifestants, ou encore à Marseille, où plus de 5 000 personnes étaient réunies, selon les chiffres officiels. Présents en première ligne, les responsables syndicaux se sont félicités de cette forte participation. Le numéro un de la CGT Philippe Martinez a appelé à «remettre les compteurs à zéro pour un Code du travail qui protège vraiment les salariés», quand Jean-Claude Mailly (FO) a évoqué «un bras de fer dont ­personne ne connaît l’issue».

Parmi les ­opposants au texte de loi, la jeunesse a particulièrement été mobilisée. Une centaine de lycées ont fait l’objet de blocages, dont une quarantaine en Ile-de-France. A leurs côtés, les étudiants ont défilé dans les rues pour ­dénoncer la «précarisation» des jeunes salariés.

Une marge de manœuvre réduite

Seulement, le front contestataire est ­fissuré. En effet, les syndicats dits «réformistes», tels que la CFDT, plutôt qu’un retrait du texte, préfèrent demander «de profondes mutations». Sur ce point, ­Manuel Valls a déjà promis des «améliorations», notamment sur les deux ­mesures posant problème, à savoir la ­réforme du licenciement économique et le plafonnement des indemnités prud’homales.

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Mais les marges de ­manœuvre du Premier ministre semblent étroites, entre des syndicats qui ­rejettent le texte, et le patron du Medef, Pierre Gattaz, pour ­lequel l’abandon de la réforme serait «dra­matique pour le pays».

En attendant la présentation du projet en Conseil des ministres le 24 mars, l’Unef, le principal mouvement ­étudiant, a appelé à une nouvelle journée d’action, jeudi prochain. Dans ce contexte social tendu, la pagaille s’est invitée mercredi sur les rails puisque, hasard du calendrier, les cheminots étaient en grève pour des revendications internes, avec un taux de participation s’établissant à 35,5 % en fin de matinée.

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