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Crise de l'élevage : les agriculteurs reconduisent leur mouvement

Un policier devant des pneus brûlés par des agriculteurs qui manifestent contre la baisse des prix de leurs produits à Saint-Lô, le 2 février 2016- [CHARLY TRIBALLEAU / AFP] Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a assuré qu'il souhaitait maîtriser les débordements. [CHARLY TRIBALLEAU / AFP]

Les manifestations d'agriculteurs et les blocages continuaient mercredi matin dans toute la France alors que la crise de l'élevage se poursuit et que d'autres filières sont maintenant en difficulté.

Dans le Tarn-et-Garonne, entre 50 et 80 manifestants, selon un porte-parole, ont passé la nuit près de Montauban sur une plateforme logistique d'Intermarché, à Labastide Saint-Pierre. Des agriculteurs venus de toute la région avaient entrepris la veille de bloquer le site jusqu'à jeudi pour "mettre la pression" alors que les négociations sur les prix sont en cours au niveau national. "Il y a l'exaspération de voir toute l'énergie passée à l'été et à l'automne [alors que] sur le fond, rien n'a changé", a indiqué Alain Lafragette, président de la FDSEA du Lot.

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Dans le Finistère, une centaine d'agriculteurs a déversé dans la nuit de mardi à mercredi des déchets divers devant la MSA (Mutualité sociale agricole) et le centre départemental Groupama à Landerneau (Finistère), provoquant également des ralentissements sur la RN12 avec leurs tracteurs, a-t-on appris auprès de la police. Les agriculteurs, à bord de 70 tracteurs, avaient auparavant déversé des déchets divers non loin du supermarché Casino de Landivisiau, à une quarantaine de kilomètres de Brest, selon la même source, qui a précisé qu'ils n'avaient pas pu approcher du magasin en raison de la présence de forces de l'ordre.

Par ailleurs, après les débordements qui ont eu lieu mardi durant une manifestation d'agriculteurs à Saint-Lô, le préfet de la Manche a condamné dans un communiqué des agissements qui "auraient pu avoir des conséquences graves, notamment liées à l'inflammation de grandes quantités de pneus à proximité immédiate d'habitations et de véhicules".

 

Les fermiers manifestent contre la baisse des prix de leurs produits à Boulogne-sur-Mer, le 2 février 2016  [DENIS CHARLET / AFP]
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Les fermiers manifestent contre la baisse des prix de leurs produits à Boulogne-sur-Mer, le 2 février 2016

 

Le préfet de la Manche a décidé de porter plainte "contre les auteurs de l'enfoncement des grilles de la Préfecture".

Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a assuré mercredi qu'il souhaitait maîtriser les débordements pendant les manifestations d'agriculteurs mais que le syndicat, très majoritaire dans le secteur, n'était pas en mesure d'arrêter ces mouvements qui secouent la France depuis quelques semaines, car il n'y a "aucune réponse".

Dans les manifestations d'agriculteurs, "il y a bien sûr un mouvement syndical qui est entamé et la FNSEA et les JA sont devant, mais il y aussi des gens complétement exaspérés, en pleine colère qui n'entendent d'ailleurs plus vraiment les arguments parce que quand on est dans cette situation plus rien n'est audible", a indiqué le syndicaliste sur Radio classique. "Ces mouvements, nous ne les craignons pas, mais nous voulons quand même les maitriser car il faut faire très attention à quelques débordements qui, ici ou là, malheureusement peuvent se manifester", a-t-il poursuivi. "Nous appelons, et moi même depuis des mois et des mois, à la plus grande vigilance. La dégradation n'est pas la solution", a assuré Xavier Beulin.

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Néanmoins, le patron de cette organisation professionnelle a dit mardi lors de sa rencontre avec le chef de l'Etat que "à ce stade (la FNSEA, NDLR) n'était pas en mesure d'arrêter ces mouvements parce que il n'y a aucune réponse", a-t-il raconté.

Les agriculteurs en difficulté manifestent depuis plusieurs semaines pour protester contre la chute des prix de leurs productions, dans le sillage de leur forte mobilisation de l'an dernier. Leur mouvement ne s'est pas apaisé malgré la rallonge de 125 millions d'euros aux 700 millions du plan d'aide aux éleveurs.

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