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Avalanche en Isère : le point sur l'enquête

L'avalanche, survenue à 2 800 mètres d'altitude, serait due à une plaque à vent. L'avalanche, survenue à 2 800 mètres d'altitude, serait due à une plaque à vent.[PHILIPPE DESMAZES / AFP]

L'enquête se poursuit en Isère au lendemain de l’avalanche qui a emporté un groupe scolaire lyonnais aux Deux Alpes, entraînant la mort de deux adolescents et d’un skieur ukrainien évoluant à proximité. Les questions sont nombreuses. 

Que s'est-il passé ? 

A 15h41, mercredi, dix élèves d'une classe de première option sport de Lyon, accompagné d'un professeur, ont été emportés par une avalanche survenue vers 2 800 mètres d'altitude sur la piste noire de Bellecombes, aux Deux Alpes (Isère). Selon des témoins, un groupe d'une quinzaine de skieurs, composé notamment de Hongrois et de Roumains, faisaient du ski hors piste au-dessus de l'endroit où se trouvaient les élèves et aurait pu déclencher l'avalanche en coupant le manteau neigeux.

Le bilan a été au final de trois morts : deux adolescents et un skieur ukrainien de 57 ans qui évoluait à côté. Après les premières importantes chutes de neige de la saison, au début du mois, les autorités avaient mis en garde contre un risque élevé d'avalanches dans les Alpes. Selon Dominique Létang, directeur de l'Agence nationale pour l'étude de la neige et des avalanches, «c'est un cas typique de plaque à vent, c'est-à-dire d'une plaque de neige formée par le vent très fort des derniers jours», qui est intervenu. 

L'enseignant est-il responsable ? 

La priorité est, selon le procureur, d’interroger l’accompagnant, hospitalisé depuis l’accident à Grenoble. Le but : savoir s’il a commis une imprudence en entraînant le groupe sur ce versant interdit, alors que les lycéens étaient censés skier sur des pistes sécurisées par des tirs préventifs. Le risque d’avalanche était, sur la piste, de 3 sur une échelle de 5, un niveau auquel le passage d’une seule personne peut entraîner la cassure du manteau neigeux. Il a été placé en garde à vue pour des faits d'homicides involontaires. Il est pour l'instant à l'hôpital.

 

La piste de Bellecombes était-elle fermée ?

D'après le responsable des remontées mécaniques de la station, la fermeture des lieux était bel et bien indiquée : «il n’y a aucun doute là-dessus, les filets étaient en place», a-t-il insisté. Les adolescents et leur professeur auraient donc fait du hors-piste et «ne pouvaient l’ignorer», juge le préfet de l’Isère, Jean-Paul Bonnetain. Selon le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, les élèves et le professeur ont enjambé le filet, haut d'un mètre et long de cinquante : «c'est en toute connaissance de cause» qu'ils se sont engagés sur cette piste.«Dès le matin, les élèves avaient manifesté le désir de skier à cet endroit. Le professeur responsable de la sortie (qui était resté à l'hôtel avec des élèves) s'y était opposé» a-t-il précisé.

Le groupe avait-il le bon équipement ?

Ce groupe d’habitués, s’il avait décidé de descendre en dehors des sentiers battus, devait être équipé du matériel adéquat, indiquent les spécialiste de la montagne. A savoir : pelles, sondes et Détecteurs de victimes d’avalanches (DVA)... Or, selon les premières constatations, aucun jeune n’en portait.  

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