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Le policier qui avait tué un braqueur devant les assises

Des policiers manifestent contre la mise en examen pour "homicide volontaire" de leur collègue, le 25 avril 2012, à Bobigny. Des policiers manifestent contre la mise en examen pour "homicide volontaire" de leur collègue, le 25 avril 2012, à Bobigny. [BERTRAND LANGLOIS / AFP]

Le procès de Damien Saboundjian, un policier jugé pour avoir tué Amine Bentounsi, un braqueur en cavale, s'ouvre aujourd'hui devant les assises de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Bavure ou légitime défense, la justice tranchera.

Le 21 avril 2012, à Noisy-le-Sec, un fugitif, condamné pour braquage à 22 ans de réclusion, est dénoncé par un appel anonyme. Quatre policiers qui patrouillent en voiture dans le secteur se rendent sur place. A leur vue, l'homme de 29 ans s'enfuit. Trois policiers se lancent à sa poursuite. Le quatrième, qui a fait le tour du pâté de maisons en voiture dans l'intention de le prendre à revers, tombe nez à nez avec le malfaiteur, qui a sorti une arme. Se sentant menacé, le gardien de la paix tire à quatre reprises sur le braqueur, atteint d'une balle dans le dos.

D'abord mis en examen pour "homicide volontaire", puis pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", Damien Saboundjian a invoqué la légitime défense, du fait que la victime l’avait menacé d’une arme. Mais les expertises et contre-expertises balistiques n'ont pas été aussi formelles, d'où l'ouverture d'une enquête. "Etait-il en situation de légitime défense ? C'est la seule question de ce procès. Je pense que non", a estimé l'avocat Michel Konitz qui défendra, aux côtés d'Eric Dupond-Moretti, sept membres de la famille d'Amine Bentounsi. En revanche, pour Daniel Merchat, l'avocat du policier, "sa seule intention, c'était de se défendre". Damien Saboundjian risque jusqu'à quinze ans de réclusion.

En plein débat sur l'assouplissement de la légitime défense

Ce procès survient alors qu’un nouveau projet de loi antiterroriste, dévoilé cette semaine par le gouvernement, prévoit d’assouplir les conditions de l’engagement armé des policiers, à la grande satisfaction des syndicats de police. Mais au grand dam de la famille d’Amine Bentounsi, qui dénonce une "instrumentalisation" de la justice et une "bavure" policière. "Ce procès est une lueur d'espoir pour moi et ma famille mais on a peur qu'il soit celui de mon frère, et non celui du policier", a ainsi déclaré Amal Bentounsi, soeur de la victime et partie civile au procès, appelant la justice à "s'en tenir aux faits, rien qu'aux faits".

 

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