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Attentats de Paris : le point sur l’enquête, un mois après les attaques

Huit personnes ont été incarcérées en France dans le cadre de l'enquête.[KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

Une mobilisation sans précédent a permis d’identifier 6 des 9 terroristes qui ont tué 130 personnes à Paris le 13 novembre. Mais Salah Abdeslam, logisticien des attentats, demeure introuvable et des zones d’ombre subsistent.

Abdelhamid Abaaoud, Brahim Abdeslam, Omar Mostefaï, Samy Amimour, Bilel Hadfi, Foued Mohamed-Aggad. Tels sont les noms de six des neuf terroristes directement impliqués dans les attentats de Paris. Trois restent à identifier : deux kamikazes du Stade de France et un membre du «commando des terrasses». Ce dernier est mort aux côtés d’Abaaoud pendant l’assaut d’un appartement de Saint-Denis où ils s’étaient retranchés, le 18 novembre dernier. En outre, un passeport syrien au nom de Ahmad Al-Mohamad a été retrouvé près du corps de l’un des kamikazes du Stade de France mais les enquêteurs n’ont pas encore déterminé s’il s’agissait d’un passeport volé ou du sien.

Si les neuf terroristes impliqués directement dans les attaques sont morts, tués par leur ceinture d’explosifs ou abattus par les forces de l’ordre, le logisticien présumé des attentats, Salah Abdeslam, est toujours en fuite. Il n’est d’ailleurs pas exclu que ce dernier ait fait partie du commando des terrasses. Après avoir laissé sa voiture dans le 18e arrondissement de Paris, il a été rapidement exfiltré vers la Belgique par deux de ses amis, Hamza Attou et Mohamed Amri, arrêtés quelques jours plus tard à Molenbeek, près de Bruxelles.

Selon l’avocate d’Attou, Abdeslam était alors «extrêmement énervé et peut-être prêt à se faire sauter». Ce détail, ajouté au fait que le communiqué de revendication de Daesh évoquait une attaque dans le 18e arrondissement qui n’a jamais eu lieu, laisse penser qu’Abdeslam était censé y commettre un autre attentat. Si des sources anonymes prétendent avoir localisé le terroriste en Syrie, les services de renseignement français ne possèdent aucun élément pour étayer cette thèse.

De nombreuses zones d'ombre subsistent

Sept autres hommes ont été incarcérés pour avoir aidé les terroristes à fuir, se loger ou repérer les cibles. Deux personnes soupçonnées d’avoir aidé les terroristes ont été mises en examen en France. Il s’agit de Jawad Bendaoud et Mohamed S., qui auraient fourni l’appartement de Saint-Denis à Abdelhamid Abaaoud et l’un de ses complices. Un dernier suspect, Mohamed Abrini, un Belgo-Marocain vu en compagnie d'Abdeslam deux jours avant les attentats, fait également l'objet d'un mandat d'arrêt international.

L’enquête a par ailleurs révélé qu’Abaaoud et son complice comptaient se faire exploser à la Défense le 18 ou le 19 novembre. Mais après un mois d’investigation, 5300 procès-verbaux et des centaines d’auditions en France, de nombreuses zones d’ombre subsistent. En restant devant le Bataclan pendant l’assaut, Abaaoud avait-il l’intention d’attendre François Hollande pour se faire sauter ? Pourquoi les kamikazes du Stade de France ont-ils déclenché leur ceinture d’explosifs loin de la foule ? Qui sont les commanditaires des attentats ? Comment les terroristes recherchés ont-ils pu circuler librement en Europe dans les semaines qui précédèrent les attaques ? Autant de questions qui pourraient trouver leur réponse dans les prochaines semaines.

Par ailleurs, l’état d’urgence, qui a donné plus de flexibilité aux enquêteurs, pourrait être étendu au-delà du 26 février.

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