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Général de Villiers : «Nous gagnerons la guerre»

Le général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées, lundi devant Notre-Dame. [Mickael Sizine pour Direct Matin]

Au cœur des opérations militaires depuis les attentats, le général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées, a rendu visite lundi aux soldats déployés à Paris capitale. Un soutien sans faille à ses équipes, alors que le combat est mené à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières.

Les attentats ont eu lieu malgré le plan Vigipirate. A-t-on sous-estimé la menace ?

On ne peut pas mettre des militaires à chaque coin de rue, c’est un fait. Mais face à une violence aveugle, il y a des modes d’action à adapter. Il faut plus de mobilité, notamment. C’est ce que nous avons montré avec le déploiement de 10 000 hommes sur le territoire, ces quatre derniers jours. Nous ne baissons pas la garde : en plus de l’opération Sentinelle au sol, nous avons renforcé la sécurité aérienne, la défense du littoral et la cyberdéfense.

Comment les soldats vivent-ils le drame ?

Ce qui est arrivé les a profondément touchés. Ils comprennent les victimes et leurs proches, car ils sont confrontés à la mort dans le cadre de leurs missions au Mali, au Sahel ou en Irak. Et cette compassion se traduit en action. L’humanité est notre moteur. Je tiens d’ailleurs à souligner la qualité de cette armée, qui est le reflet de la nation et de sa jeunesse, dans ce qu’elle a de plus noble. Les jeunes ne deviennent pas militaires seulement pour l’aventure. Ils sont déterminés à défendre nos valeurs. C’est ce qui rend notre institution aussi solide.

On vous sent proche d’eux…

Cela ne m’intéresse pas de commander depuis mon bureau. J’ai besoin de prendre le pouls, de voir comment les soldats perçoivent leur mobilisation. Je suis quelqu’un de pragmatique, qui se soucie de la vie de ses hommes qui peuvent être sollicités 24h/24.

Les frappes massives en Syrie sont-elles synonymes d’une nouvelle stratégie menée contre Daesh ?

Notre ennemi nous attaque à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières, ce qui est une rupture stratégique. Nous devons donc, nous aussi, changer de tactique. L’objectif est d’anéantir Daesh partout où il se trouve et d’inverser la surprise. C’est grâce à cette double action en France et à l’étranger que nous contrerons les islamistes radicaux, et que nous gagnerons cette guerre.

En avez-vous les moyens ?

Aujourd’hui, j’ai les moyens de mener ma mission. Mais il faut rester cohérent entre le niveau de ­menace, les missions qui nous sont confiées et les moyens qui nous sont donnés. Si le niveau de menace augmente, nous aurons plus de missions et le gou­vernement devra nous aider à les mener à bien. Il appartient donc au président de la ­République, avec le Premier ministre et le ministre de la Défense, de faire évoluer la situation en fonction des besoins. C’est l’esprit des annonces faites dimanche par François Hollande. Elles devraient donner plus de souplesse. Cette année, nous avons déjà recruté 5 000 soldats. Il y en aura encore 6 000 l’an prochain.

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