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Une journée pour dire non au harcèlement scolaire

Un élève sur dix indique être victime de de phénomène. Un élève sur dix indique être victime de de phénomène. [©DURAND FLORENCE/SIPA]

Clip, numéro vert, formations… Le ministère de l’Education se mobilise pour la première journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école. 

Un élève moqué pour son surpoids ou la couleur de ses cheveux. Un autre bousculé chaque jour dans les couloirs. Un dernier frappé et racketté à répétition dans un coin de la cour de ­récréation. Le tout dans un silence ­assourdissant. Le ministère de l’Education nationale tire la sonnette d’alarme contre le harcèlement scolaire, qui fait l’objet ce jeudi, pour la première fois, d’une journée nationale de mobilisation. Un événement mis en place par la ­ministre Najat Vallaud-Belkacem, afin de mieux combattre un fléau qui touche un enfant sur dix, soit 700 000 élèves, au cours de sa scolarité.

Des actions tous azimuts

Parce qu’elle «refuse que la loi du plus fort soit érigée en norme», Najat ­Vallaud-Belkacem avait annoncé, en fin de semaine dernière, un plan d’action pour les élèves victimes et leurs proches, mais aussi pour les témoins du harcèlement entre camarades. Un clip vidéo ­coproduit par la journaliste Mélissa Theuriau, elle-même mise à l’écart à l’école primaire, sera diffusé ce jeudi à la télévision. On y voit un écolier roux raillé par ses voisins de classe, symbole du mal à combattre.
 
La ministre interviendra aussi dans deux émissions ­dédiées au sujet. Autre angle d’attaque, l’aide aux ­familles des victimes. Deux numéros à dix chiffres avaient été mis en place en 2013, et sont remplacés par une plate-forme unique, le 3020, ­joignable du lundi au vendredi. Un dispositif complété par le numéro vert «net écoute» (0 800 200 000), en cas de cyber-harcèlement, et par les fiches conseils mises en ligne sur un nouveau site internet (nonauharcelement.education.gouv.fr).
Du côté des enseignants, 70 000 personnes ont été formées depuis 2013 sur les moyens d’identifier et de combattre le phénomène. Ils seront 300 000 de plus d’ici à la fin 2016, souhaite le ministère. Une volonté d’encadrement, complétée par la création d’ambassadeurs lycéens, qui conduiront des actions sur le terrain.

Un stress permanent

Cette mobilisation de la sphère édu­cative montre l’importance de lutter contre ce fléau, tant ses conséquences  sont multiples : baisse du niveau scolaire, perte de confiance en soi, souffrance physique pouvant aller parfois jusqu’à la tentative de suicide. «Les élèves harcelés se trouvent dans un état de stress permanent, explique la ­psycho-praticienne Marie Quartier. Cela prend ­notamment la forme de TOC, avec une volonté obsessionnelle de ­reprendre le contrôle.»
 
La spécialiste ­souligne la difficulté pour les victimes d’en parler, car une partie d’entre elles n’arrive pas à avouer sa situation, ­préférant croire en des lendemains meilleurs. Un mal-être qui a pris une nouvelle dimension depuis que les ­réseaux sociaux «envahissent la vie en dehors de la classe et amplifient la souffrance», selon Marie Quartier.

 

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