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Discours de Bernard Cazeneuve : l'Etat au chevet des policiers

Le ministre de l'Intérieur va prononcer son discours à l'Ecole militaire, à Paris. Le ministre de l'Intérieur va prononcer son discours à l'Ecole militaire, à Paris.[Bertrand Langlois / AFP]

Le ministre de l’Intérieur va tenter mardi matin, dans son discours au forces de l'ordre, de rassurer des policiers énormément sollicités depuis les attentats de janvier.

 
Il y a un an, il demandait à ses hommes une "vigilance absolue" face au risque terroriste. Un appel malheureusement prémonitoire que Bernard Cazeneuve va devoir réitérer. A l’Ecole militaire, à Paris, le ministre de l’Intérieur doit profiter de son discours annuel aux forces de sécurité pour mobiliser ses troupes face à la menace qui plane sur le pays. Mais c’est aussi un fort message de soutien qui est attendu, tant les policiers semblent au maximum de leurs capacités.
 
 
Une sécurisation qui pèse
 
L’an dernier, déjà, les membres des forces de l’ordre faisaient part de leur malaise. Un baromètre de la Direction des ressources et des compétences de la police (DRCPN), mené à cette époque, a montré que si la majorité des personnels aime son métier, seul un quart est satisfait de ses conditions de travail. Ils évaluent à 6/10 leur stress et 7/10 leur fatigue.
 
Un constat établi avant les ­attentats de janvier et la sécurisation du pays par le gouvernement. Lancé dans le rythme d’un plan Vigipirate renforcé, les policiers ont mis les bouchées doubles à coups d’heures supplémentaires et de congés reportés. Unité SGP Police-FO évoque un "état de ­fatigue préoccupant", quand Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d’Alliance, parle de "collègues à bout de souffle". Il réclame un "plan Marshall, pour assurer la sécurité, et donc la ­liberté des citoyens".
 
Preuve de la charge de travail fournie, le service de protection des personnalités, qui s’occupe notamment de François Hollande et de Manuel Valls, veut déposer plainte contre X pour dénoncer son épuisement.
 
 
Bernard Cazeneuve entend faire des annonces pour ­répondre à ces "inquiétudes", indique-t-on place Beauvau, et rappeler que 1 400 postes seront créés sur trois ans au ministère.
 
Mais ce dossier n’est pas le seul à peser, puisque la crise migratoire est venue s’ajouter sur les épaules des forces de l’ordre, sollicitées à Calais. Pour cette seule ville, 750 hommes sont mobilisés face au problème des migrants. Là ­encore, Bernard Cazeneuve devrait soutenir ce matin ses troupes et annoncer des mesures contre les réfugiés "dont le comportement n’est pas conforme à nos principes", indique le ministère.
 
 
Un agenda des plus chargés
 
Cette volonté d’apaisement ne sera pas inutile, car l’agenda des policiers va s’alourdir dans les prochains mois avec deux rendez-vous d’envergure.
 
Le premier, la COP21, en décembre, réunira les représentants de 195 pays à Paris. Un casse-tête logistique, d’autant que les autorités redoutent des actions violentes de groupuscules d’extrême gauche. Le second aura lieu en juin 2016 : l’Euro de football et ses nuées de supporters étrangers à canaliser.
 
Et dans les deux cas, le risque terroriste sera, lui aussi, à son maximum.
 

 

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