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Régionales : le Parti socialiste tente de rassembler la gauche

Jean-Christophe Cambadélis veut unifier la gauche pour le dernier scrutin du quinquennat Jean-Christophe Cambadélis veut unifier la gauche pour le dernier scrutin du quinquennat[Joel Saget / AFP/Archives]

Le Parti socialiste se mobilise pour que la majorité fasse front commun pour les élections régionales de décembre prochain. L’enjeu est de taille avant la présidentielle. 

 

Les cadres du PS se sont réunis ce lundi 28 septembre au soir afin de fixer les modalités d’un référendum pour l’unité de la gauche et des écologistes. L’objectif, remobiliser  leur base électorale et tenter de convaincre leurs potentiels alliés de présenter des listes communes dès le premier tour des élections régionales de décembre.

Pour le premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis, la mission est claire : "Il ne s’agit pas d’anticiper la défaite mais de l’empêcher, en battant la droite et l’extrême droite."

 

Un enjeu majeur pour l’exécutif

Depuis plusieurs semaines, la majorité multiplie les appels du pied en direction de la gauche de la gauche. Dès la rentrée, le président François Hollande avait ainsi mis en garde contre les risques de la dispersion, lors de sa conférence de presse du 7 septembre. C’est ensuite Jean-Christophe Cambadélis qui avait adressé, mi-septembre, une lettre ouverte au peuple de gauche. Quelques jours plus tard, le Premier ministre Manuel Valls avait participé au congrès du Parti radical de gauche, où il avait plaidé pour le rassemblement.

Autant d’efforts qui témoignent de l’importance de l’enjeu pour la majorité. Car, depuis son arrivée au pouvoir, elle n’a connu que des revers aux élections, municipales, départementales et européennes. Un nouveau désaveu dans deux mois, pour le dernier scrutin du quinquennat, aurait un impact particulièrement négatif.

En perdant les régions, qu’elle détient presque toutes aujourd’hui, elle se priverait en effet d’un important levier d’action.

"Le danger pour la gauche, explique Yves-Marie Cann, directeur des études politiques du cabinet Elabe, ce serait d’arriver en troisième position au premier tour, et d’être obligée de se poser la question de son maintien au second". Si elle se maintenait, on pourrait alors l’accuser de prendre le risque de faire gagner le Front national. Mais en s’effaçant, elle accepterait de disparaître des conseils régionaux. Un cas de figure plausible, selon les sondages, en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

 

Une réception mitigée

Problème, pour le Front de gauche  comme pour les écologistes, les élections locales sont souvent envisagées comme une occasion d’exister indépendamment du PS. "L’initiative du référendum n’a pas suscité un élan d’adhésion de la part du Parti de gauche ni d’Europe-Ecologie", souligne Yves-Marie Cann.

Pour l’heure, seul le Parti radical de gauche et le nouveau mouvement écologiste de Jean-Vincent Placé, démissionnaire d’EELV, ont affirmé publiquement leur soutien à la majorité. Mais leurs voix peinent à se faire entendre dans l’ensemble du paysage politique de gauche.

 

Le mode d'emploi du scrutin : 

• Quand ? Les régionales auront lieu les 6 et 13 décembre prochains. Quelques jours après, le 1er janvier 2016, le nouveau découpage de la France en treize grandes régions entrera officiellement en vigueur.

Qui ? Il s’agit d’élire les membres des conseils régionaux pour les six prochaines années, soit 1 757 élus au total. Les conseillers régionaux désigneront ensuite le président
de leur conseil régional.

• Comment ? Les conseillers régionaux sont élus au scrutin proportionnel à deux tours. Seules les listes ayant obtenu au moins 10 % des suffrages au premier tour peuvent se maintenir au second.

• Pour quoi faire ? Les conseils régionaux interviennent sur le développement économique, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur, les transports, les lycées et l’aménagement du territoire.

 

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