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Chômage : hausse ou trêve en juillet ?

Photo prise le 28 mai 2015 d'un stand Pole emploi dans un salon sur l'emploi à Lille [Philippe Huguen / AFP/Archives] Photo prise le 28 mai 2015 d'un stand Pole emploi dans un salon sur l'emploi à Lille [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Trêve ou poursuite de la série noire ? Pôle emploi publie mercredi ses chiffres de juillet, les derniers du ministre démissionnaire François Rebsamen. L'exécutif, qui compte sur les patrons pour relancer l'emploi, s'efforce de les rassurer sur le maintien des 41 milliards d'aides accordées.

 

En juin dernier, les listes de l'opérateur recensaient 3,55 millions de chômeurs en métropole, 3,82 millions en incluant les Outre-mer. Du jamais-vu. Pôle emploi dénombrait même 5,7 millions de demandeurs d'emploi en ajoutant ceux exerçant une petite activité.

Depuis sa nomination en avril 2014, François Rebsamen, le futur ex-ministre du Travail qui assure son propre intérim en attendant d'être remplacé, n'a connu que deux baisses mensuelles, la dernière remontant à janvier. En 16 mois, plus de 200.000 personnes supplémentaires ont poussé la porte d'une agence pour l'emploi.

Si les deux dernières publications de Pôle emploi ont été entachées de changements de méthodologie, rendant impossible toute comparaison avec les mois précédents, les chiffres publiés mercredi à 18H00 devraient permettre d'avoir une idée plus précise de la tendance.

Après un rebond de l'activité qui avait suscité l'optimiste au premier trimestre (+0,7%), le coup d'arrêt du deuxième trimestre (+0,0%) a hypothéqué la prévision de M. Rebsamen, qui annonçait jusque là une "baisse effective" du chômage "à la fin de l'année". "S'il n'y a pas de croissance, ce ne sera pas le cas", a-t-il nuancé récemment lors d'un entretien avec l'AFP.

Toutefois, le ralentissement économique en Chine, qui a provoqué un vent de panique boursier, inquiète les patrons français et le ministre de l'Economie Emmanuel Macron s'est efforcé mardi de rassurer les esprits: la croissance française pour 2015 n'est "pas menacée", selon lui. Le gouvernement table sur 1% cette année, puis 1,5% en 2016, le niveau jugé nécessaire pour inverser la courbe du chômage.

Un optimisme partagé par Manuel Valls, qui estime que la situation chinoise coûtera tout au plus "quelques dixièmes de points" à la croissance française et européenne "à ce stade". Dès lundi, François Hollande avait lui aussi entamé le travail de modération en assurant que la croissance mondiale était "suffisamment solide" pour résister.

 

Le pacte "pas remis en cause" 

Objectif de cette série de déclarations: désamorcer les inquiétudes des chefs d'entreprises, auxquels le gouvernement a octroyé 41 milliards d'euros d'allègements d'ici 2017 dans le cadre du pacte de responsabilité, et dont il attend impatiemment une reprise des investissements.

Hasard du calendrier : 5.000 d'entre eux sont attendus mercredi et jeudi sur le campus d'HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines) pour l'université d'été du Medef.

Le président du Medef Pierre Gattaz à Paris le 10 juin 2015 [Eric Piermont / AFP/Archives]
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Le président du Medef Pierre Gattaz à Paris le 10 juin 2015
 

 

Pressé par les syndicats comme le PS de réorienter les aides aux entreprises, Manuel Valls a délivré un autre message rassurant au patronat mardi dans les Echos, assurant que "l'ampleur du soutien" du gouvernement "ne sera pas remis en cause". Tout en enjoignant une nouvelle fois le patronat à "tenir ses engagements" en matière d'embauches en d'investissements.

Selon une source gouvernementale, seules 15 des 50 principales branches professionnelles avaient formalisé des engagements chiffrés avant l'été.

Dans une interview à l'Opinion, Pierre Gattaz, le patron des patrons, s'est dit "rassuré" par les propos de Manuel Valls, évoquant "plus d'une vingtaine d'accords" signés.

En matière d'emploi, certains indicateurs entretiennent l'espoir. Malgré la croissance nulle, le secteur marchand a créé 27.300 postes entre avril et juin, la meilleure performance trimestrielle depuis début 2011.

Et le moral des patrons de très petites entreprises s'améliore : 51% d'entre eux sont optimistes concernant leur activité, une majorité qui n'avait pas été atteinte depuis 2012, selon une enquête publiée lundi.

Le ministre du Travail démissionnaire François Rebsamen le 28 octobre 2014 à Paris [Eric Piermont / AFP/Archives]
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Le ministre du Travail démissionnaire François Rebsamen le 28 octobre 2014 à Paris
 

 

Après avoir échoué à "inverser la courbe du chômage", François Hollande repousse désormais l'échéance à 2016. Sans "baisse crédible" et prolongée du chômage l'année prochaine, le président assure qu'il ne briguera pas de second mandat en 2017.

De quoi mettre une lourde pression sur les épaules du successeur de François Rebsamen, dont le nom devrait être connu au plus tard début septembre.

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