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Colère des agriculteurs : barrages à la frontière avec l'Allemagne

Frontière avec l'Allemagne : les agriculteurs ont refoulé plus de deux cents camions.[FREDERICK FLORIN / AFP]

Comme promis, les agriculteurs ont repris leurs actions en érigeant notamment des barrages en Alsace à la frontière avec l'Allemagne, pour refouler tous les camions chargés de produits agroalimentaires étrangers, alors que François Hollande a assuré être "à leur côté".

 

La mobilisation du monde agricole, loin d'être enrayée par les récentes mesures annoncées, a repris dès dimanche soir avec des blocages de camions venant d'Espagne dans le sud-ouest et d'outre-Rhin dans le Bas-Rhin. Plusieurs actions étaient également en cours de préparation dans l'ouest du pays lundi matin.

Sur six passages routiers entre la France et l'Allemagne, dont cinq ponts, les agriculteurs bas-rhinois étaient toujours en place lundi matin, avec de nombreux tracteurs et des bottes de foin disposées pour filtrer le passage de camions étrangers, dont le contenu était systématiquement inspecté, sous l'oeil vigilant des forces de l'ordre.

"Nous avons déjà refoulé entre 200 et 300 camions, qui transportaient des produits qui nous font des distorsions de concurrence", a expliqué à l'AFP le président de la FDSEA du Bas-Rhin, Franck Sander, affirmant que plus d'un millier d'agriculteurs (éleveurs et cultivateurs) étaient mobilisés pour se relayer sur ces barrages.

Les pouvoirs publics doivent trouver des "solutions concrètes pour mettre fin aux distorsions de concurrence" avec les agriculteurs des pays voisins, a estimé M. Sander, fustigeant la "surenchère de normes" en France et les différences de coût de la main-d'oeuvre en défaveur des agriculteurs français.

Les agriculteurs bas-rhinois, qui décideront en début d'après-midi des suites de leur mouvement après une réunion à la préfecture, ont reçu tôt lundi matin la visite du président Les Républicains du Conseil régional, Philippe Richert, sur le pont de l'Europe, entre Strasbourg et Kehl (Allemagne).

L'ancien ministre chargé des Collectivités territoriales leur a apporté son soutien et a critiqué les mesures gouvernementales qui "ne sont guère plus que le recyclage de mesures ou de dispositifs déjà existants et ne sont pas à la hauteur des difficultés structurelles que rencontre la profession".

 

Hollande "continue la pression"

Toujours dans le nord-est, en Meurthe-et-Moselle, entre 100 et 150 agriculteurs ont dressé lundi matin un barrage filtrant au péage de Gye, sur l'A31, visant également les camions transportant des produits étrangers.

Dans le sud-ouest, un barrage filtrant érigé dans la nuit en Haute-Garonne a été levé lundi vers 02H00, selon les représentants syndicaux et les gendarmes, après plusieurs dizaines de contrôles de camions venant d'Espagne.

Des opérations dans des supermarchés étaient prévues en Ariège lundi matin. A Saint-Girons, une centaine de manifestants ont investi une grande surface, confisquant 300 kilos de viande pour la distribuer à des associations caritatives, a affirmé à l'AFP Joël Venturin, de la FDSEA du département.

Les éleveurs du sud-ouest promettent de se remobiliser dans la semaine, notamment dans le Gers en marge de la venue du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll à Marciac mardi.

Dans l'Ouest, quelque 400 tracteurs convergeaient en milieu de matinée depuis plusieurs points du département vers le péage de Vaiges, sur l'A81 (Paris-Rennes), à l'est de Laval (Mayenne). Les agriculteurs bretons et normands prévoyaient également diverses actions de blocages.

En déplacement lundi dans le Var, le président de la République François Hollande a de nouveau promis le soutien du gouvernement. "Que les agriculteurs soient sûrs, actions ou pas actions, que nous sommes à leur côté", a-t-il lancé à la presse alors qu'il assistait à des manoeuvres anti-incendie à Bormes-les-Mimosas.

"Notre ministre de l'Agriculture a fait en sorte que nous puissions faire la pression nécessaire sur les distributeurs, les transformateurs, les abatteurs", a assuré le président, jugeant que certains prix devaient être relevés et que les origines des produits devaient "être bien précisées".

Le chef de l'Etat a aussi souligné l'importance d'une prochaine réunion du Conseil européen sur l'agriculture en septembre. "D'ici là, nous continuons la pression", a-t-il assuré.

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