En direct
A suivre

Incendies du site pétrochimique : les experts privilégient un acte volontaire

L'étang de Berre, dans les Bouches-du-Rhône. Photo d'illustration. [Phillip Capper / Flickr / Archives]

Les experts de la gendarmerie ont effectué mardi après-midi de premières constatations sur le site pétrochimique proche de l'étang de Berre (Bouches-du-Rhône) touché par deux explosions et deux incendies, qui n'ont pas fait de blessé et pour lesquels l'hypothèse d'un "acte malveillant" est privilégiée.

 

Des membres de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) et des gendarmes de la section de recherches de Marseille, à qui une enquête pour destruction par incendie a été confiée par le parquet d'Aix-en-Provence, ont commencé en début d'après-midi leurs constatations sur le site, a précisé en fin de journée à l'AFP le vice-procureur d'Aix-en-Provence, Rémy Avon.

Leurs travaux ont dû être suspendus vers 18H00 pour ne pas exposer les enquêteurs trop longtemps aux émanations à proximité immédiate des cuves qui ont brûlé, a ajouté le vice-procureur de la République.

Ces constatations étaient donc encore très partielles mardi en fin d'après-midi, a souligné auprès de l'AFP une source proche de l'enquête, expliquant que la chaleur résiduelle, la mousse et les émanations liées aux produits contenus dans les cuves, rendaient le travail des experts très difficile.

"Le parquet d'Aix a décidé d'ouvrir une enquête pour déterminer les circonstances et les causes de ce double incendie", avait auparavant déclaré M. Avon, lors d'un point de presse organisé en milieu de journée à proximité du site appartenant au groupe LyondellBasell. "Aucune piste n'est écartée, aucune piste n'est privilégiée", avait-il assuré.

"Un acte malveillant est une hypothèse sérieuse", a en revanche confié à l'AFP une source proche du dossier. "Selon les premiers éléments de l'enquête, la probabilité que ces deux incendies de cuves distantes de 500 mètres puissent être accidentels est très faible. Les enquêteurs privilégient la thèse d'un acte volontaire", a affirmé une autre source proche de l'enquête.

 

Impressionnant panache de fumée

Vers 03H00 mardi, deux explosions ont retenti dans ce site proche de l'étang de Berre et de l'aéroport de Marseille-Marignane. Elles ont touché deux cuves, entraînant des incendies, dont l'un, dans une cuve d'essence, avait été éteint tôt mardi matin.

Le deuxième incendie, qui concernait une cuve de naphta, un produit liquide issu de la distillation du pétrole, a été éteint vers 11H30.

Toute la matinée, il a dégagé un impressionnant panache de fumée noire, visible à des kilomètres à la ronde, ont constaté des journalistes de l'AFP. Selon les autorités et l'industriel, cette fumée n'était pas toxique.

Tous les abords du site de LyondellBasell étaient bloqués mardi matin, gardés à plusieurs kilomètres de distance par des gendarmes, dont certains portaient un masque à gaz autour du cou. 

Une vingtaine de témoins auditionnés mardi matin ont confirmé aux enquêteurs avoir entendu deux explosions pratiquement simultanées dans la nuit vers 03H00, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

Interrogé sur un éventuel rapprochement entre ces faits et le vol, le 7 juillet, de pains de plastic et de détonateurs dans un site militaire de Miramas, à une trentaine de kilomètres de l'étang de Berre, le sous-préfet d'Istres, Jean-Marc Sénateur, a estimé que les enquêteurs "pouvaient se poser la question", mais qu'il était trop tôt pour établir un tel lien.

A proximité du site de LyondellBasell, six gros tuyaux étaient encore déployés mardi en milieu de journée. D'une longueur de 1,8 km chacun, ils ont permis aux pompiers de pomper de l'eau dans l'étang de Berre, pour la mélanger à des produits permettant de créer la mousse qui leur a permis d'éteindre les flammes.

Le site de LyondellBasell, qui s'étend sur près de 1.000 hectares au bord de l'étang de Berre, emploie environ 1.000 personnes et de nombreux sous-traitants. Il comprend un vapocraqueur et des unités de polypropylène et de polyéthylène de taille mondiale. Il compte également des unités chimiques et des installations logistiques telles que des équipements portuaires, pipelines, terminaux de stockage et de distribution.

Le site industriel appartient depuis 2008 au groupe LyondellBasell, immatriculé aux Pays-Bas et coté à Wall Street. Cette société a réalisé un chiffre d'affaires de 45,6 milliards de dollars en 2014 et compte plus de 13.000 employés à travers le monde.

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités