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Des milliers d'opposants à Notre-Dame-des-Landes rassemblés

Des milliers d'opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes se sont rassemblés sur le site ce samedi.[Jean-Sébastien Evrard / AFP/Archives]

Des milliers d'opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont commencé à se rassembler samedi sur le site pour réclamer à nouveau l'abandon du projet qu'ils jugent néfaste pour l'environnement, quelques mois avant la conférence mondiale sur le climat à Paris. 

 

A l'entrée du site, à Vigneux-de-Bretagne (Loire-Atlantique), où est organisé le quinzième rassemblement estival annuel des opposants au transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes, en plein bocage, une grande banderole proclame: "Chauffe la lutte, pas le climat", tandis qu'un participant se promène entre les stands avec une pancarte fait maison disant: "Les zadistes sauvent le climat". 

"Abandonner le projet de Notre-Dame-des-Landes, c'est totalement dans l'esprit de la conférence climat (la COP 21, qui se tient à la fin de l'année, ndlr), d'une part parce qu'on devrait diminuer les vols d'avions pour baisser l'émission des gaz à effet de serre, et parce qu'on doit ici préserver la zone humide exceptionnelle", déclare Françoise Verchère, co-présidente du Cédpa (Collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport), l'un des organisateurs de ce rassemblement. "Si on prétend lutter contre le réchauffement climatique, il faut abandonner les mauvais projets et Notre-Dame-des-Landes en est un", ajoute Mme Verchère, appelant l'exécutif à "agir en acte contre les modifications climatiques". 

Ce site de 1.650 hectares, une zone humide à 98%, "a été choisi il y a bien longtemps, à un moment où on ne se préoccupait pas de l'eau. Aujourd'hui, on ne peut plus jouer avec l'environnement sinon on va dans le mur car on n'a pas des ressources inépuisables", met en avant Bernard, un sexagénaire habitant une commune limitrophe de Notre-Dame-des-Landes. Pour lui, le rassemblement des opposants à l'aéroport est "la première étape" de la conférence de l'ONU sur le climat, "un exercice grandeur nature" car "on est en train de faire le contraire de ce qu'on prétend, (...) les gouvernants vont prêcher l'écologie, mais surtout pas la pratiquer". 

 

Université populaire

Sur la quarantaine de débats et forums prévus tout le week-end, une large part est consacrée à l'écologie et au climat. D'autres doivent faire un "état des lieux de la lutte" contre le projet d'aéroport, mais aussi contre d'autres "grands projets inutiles", comme la ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin, le site d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse), Sivens, mais aussi le Center Parcs à Roybon (Isère). 

"Ce rassemblement est devenu une véritable université populaire, il dépasse largement le seul problème de Notre-Dame-des-Landes (...). Ici, on parle de démocratie, de prises de décision, de problèmes environnementaux, de climat", souligne Françoise Verchère. "C'est l'occasion de se remobiliser, voir quelles sont les luttes en France et ailleurs. (...) et prouver que rien n'est fini", affirme un habitué de ce rassemblement, Julien, venu du Maine-et-Loire. 

 

Garder la mobilisation intacte

Ce "rendez-vous devenu incontournable", qui permet de "garder la mobilisation intacte", revêt un caractère "particulier" cette année, le tribunal administratif de Nantes devant rendre vendredi ses jugements dans le volet environnemental du projet, remarque Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants. Dix-sept requêtes au total ont été déposées pour demander l'annulation de cinq arrêtés préfectoraux autorisant le début des travaux du futur aéroport. 

Lors de l'audience, le 18 juin, le rapporteur public a préconisé le rejet des recours déposés par les opposants, estimant que le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne présentait pas d'atteinte environnementale majeure, mais qu'au contraire il y avait des "raisons impératives d'intérêt public à l'aménagement d'un nouvel aéroport". La construction du futur aéroport, dont l'inauguration était initialement prévue en 2017, a été suspendue dans l'attente de l'épuisement des recours déposés par les opposants. 

 

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