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Crash A320 : le pilote aurait tenté de forcer l'entrée du cockpit à la hache

Une photo non datée d'Andreas Lubitz, devant le Golden Gate, en Californie.[OFF / AFP]

Le pilote de l'Airbus A320 hors du cockpit lors de la chute de l'avion dans les Alpes françaises, qui a tué 150 personnes, a tenté de forcer la porte du poste de pilotage avec une hache, affirme vendredi le quotidien Bild citant des sources sécuritaires.

 

Alors que son copilote était en train de manoeuvrer l'avion vers le sol pour des raisons encore inconnues, le pilote du vol Germanwings a utilisé une hache se trouvant à bord de l'appareil pour tenter de forcer la porte blindée, selon ces sources, et tenter d'empêcher la catastrophe, rapporte Bild.

Une porte-parole de la compagnie allemande Germanwings a dit à Bild qu'une hache devait être à bord de l'appareil. Un tel outil "fait partie de l'équipement de sécurité d'un A320", a-t-elle dit.

L'Allemagne, stupéfaite, s'interrogeait vendredi sur la personnalité et les antécedents psychiatriques du copilote de l'Airbus A320 de Germanwings qui s'est écrasé dans les Alpes en tuant 149 personnes tandis que les recherches de la seconde boîte noire se poursuivent en France.

 

Grave dépression il y a 6 ans selon Bild

Andreas Lubitz, soupçonné d'avoir provoqué volontairement la chute de l'avion de la compagnie à bas prix Germanwings, a souffert d'une grave dépression il y a six ans alors qu'il effectuait sa formation de pilote, révèle vendredi le quotidien Bild, sur la base de documents officiels auxquels il a eu accès.

Le jeune homme, originaire de la petite ville tranquille de Montabaur, dans l'ouest de l'Allemagne, faisait l'objet d'un suivi "médical particulier et régulier" depuis lors, affirme le quotidien.

Bild souligne que ces informations avaient été transmises par la Lufthansa, maison-mère de Germanwings, à l'autorité allemande de supervision du transport aérien (Luftfahrtbundesamt, LBA).

 

"Sportif et très compétent"

Présenté par ses proches comme sportif et "très compétent", Andreas Lubitz, a souffert "de dépression et de crises d'angoisse" au moment de sa formation, selon la même source. Il avait d'ailleurs interrompu son apprentissage "pendant un certain temps" avant de l'achever normalement et d'entamer sa carrière de copilote en 2013, selon des indications fournies jeudi par le patron de la Lufthansa, Carsten Spohr.

Le dirigeant a souligné jeudi ne pas avoir le droit d'en dire plus sur le motif de l'interruption de sa formation. Il a insisté sur le fait que Andreas Lubitz avait passé avec succès tous les tests, y compris psychologiques au moment du recrutement.

 

Une enquête étendue à l'Allemagne

L'enquête, dirigée par les autorités françaises, s'est étendue jeudi à l'Allemagne après les révélations sur un acte volontaire présumé à l'origine de la catastrophe, qui a notamment tué 75 Allemands, dont 16 lycéens de retour d'un échange scolaire, et 51 Espagnols.

A Düsseldorf (ouest), où le copilote disposait d'un appartement, la police "a saisi des preuves", notamment "des papiers" qui pourraient peut-être permettre d'en savoir plus sur ses motivations, a indiqué un porte-parole de la police, Marcel Fiebig. Mais il a insisté sur le fait qu'aucun "indice clé" n'avait pour l'instanté été identifié.

Vendredi matin, à Montabaur, dans l'Etat régional de Rhénanie-Palatinat, frontalier de la France, le domicile des parents du copilote, qui y résidait lui-même une partie du temps, était sous protection policière.

 

"Le pilote fou"

Un camion de police était stationné devant la maison aux volets baissés, a constaté une équipe de l'AFP. De nombreux journalistes étaient présents sur les lieux, mais les rues alentour étaient quasiment désertes.

En France, les recherches ont repris en début de matinée à Seyne-les-Alpes, à une dizaine de kilomètres de la zone du crash de l'A320.

Pour les enquêteurs, il s'agit avant tout de retrouver la deuxième boîte noire et d'identifier au plus vite les corps evacués de la montagne, notamment grâce aux prélèvements effectués sur les familles jeudi après-midi.

Les 37 secouristes et 11 gendarmes de la police scientifique doivent être dépêchés sur le site du crash grâce a deux hélicoptères, contre cinq jusqu'à present.

"On collecte d'abord les éléments biologiques avant les débris", a indiqué un porte-parole de la gendarmerie.

Après la venue jeudi des familles espagnoles, allemandes d'une part et de l'équipage d'autre part, seule une petite dizaine d'Espagnols ont souhaité rester dans les environs, selon le secretaire d'Etat espagnol à l'Aménagement, Julio Gomez Pomar.

L'Allemagne s'est quant à elle réveillée encore sous le choc de cette tragédie d'une "dimension totalement inconcevable", selon les mots de la chancelière Angela Merkel.

Une photo d'Andreas Lubitz, le visage marqué par l'effort et courant le semi-marathon de Francfort (ouest) en 2013, occupait toute la Une de Bild avec ce titre: "Le pilote fou".

Toute la presse s'interrogeait sur les motivations du jeune homme qui avait en fait 27 ans, selon les autorités locales de Düsseldorf, et non 28 ans, comme l'avait d'abord indiqué le procureur de Marseille, Brice Robin.

C'est ce magistrat qui avait annoncé jeudi que le crash de l'avion, qui devait relier Barcelone à Düsseldorf mardi, avait sans doute été provoqué intentionnellement par le copilote de l'appareil tandis que le pilote avait été empêché de regagner le cockpit après s'être absenté quelques minutes.

Selon Bild, le pilote a tenté de forcer la porte blindée du poste de pilotage avec une hache. Mais sans succès. A 10h53 locales mardi, l'Airbus A320 s'est écrasé contre la montagne.

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