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Une famille du Nord jugée pour sa "PME familiale" de proxénétisme

Une famille du Nord jugée pour sa "PME familiale" de proxénétisme.[AFP]

Le procès de la famille Thuin - des Ch'tis accusés d'avoir monté sur la Côte d'Azur une "PME" de proxénétisme très structurée - a démarré lundi matin à Grasse avec 16 membres présumés du réseau sur le banc des prévenus.

 

"C'est une structure familiale, avec un rabatteur dans le Nord qui recrute et essaie les filles avant de les envoyer dans le Sud", a décrit lundi matin à la barre du tribunal correctionnel de Grasse l'adjudant-chef Michel Dridi, directeur d'enquête de la brigade de gendarmerie de Cannes.

Le tribunal interrogera toute la semaine des proxénètes présumés du Nord-Pas-de-Calais qui recrutaient la majorité des prostituées autour de Lille et dans la région frontalière belge. Aucun lien n'a été établi avec le désormais célèbre Dodo la Saumure, souteneur revendiqué en Belgique et figure du procès du Carlton qui se déroule en ce moment à Lille, même si le président du tribunal correctionnel Marc Joando n'a pas résisté à la tentation d'y faire allusion lundi.

Hasard du calendrier, le procureur de Grasse, Georges Gutierrez, est d'ailleurs celui qui avait requis un non-lieu en faveur de Dominique Strauss Kahn dans l'affaire de proxénétisme du Carlton, lorsqu'il était encore vice-procureur du parquet de Lille, sans être suivi par les juges d'instruction.

 

"PME familiale du sexe"

Dans la PME familiale du sexe, il y a Guy Thuin, le patriarche donneur d'ordres, né voici 56 ans près de Lille, ses deux fils Benoît et Xavier, sa compagne Marie-Josée, son ex-femme Sabine ou encore son frère Jean-François.

Seront également jugés deux prostituées qui participaient à l'organisation, des agents immobiliers très arrangeants, un photographe qui tirait des portraits de charme ou encore un créateur de sites web.

"Guy Thuin revendiquait cette machine à faire de l'argent comme son concept", au point d'avoir mal supporté d'être imité localement par des prostituées souhaitant se mettre à leur compte, selon M. Dridi.

L'activité, qui s'est déroulée de 2008 à 2013, était organisée dans des hôtels de Cannes et Mougins, mais aussi très vite dans des meublés à Mandelieu-la-Napoule ou Fréjus.

Les filles devaient travailler au moins six mois pour la famille si elles voulaient regagner leur indépendance et étaient menacées verbalement si elle ne travaillaient pas assez, précise le directeur de l'enquête.

Les jeunes femmes versaient jusqu'à 350 euros quotidiennement à la famille, au titre de "charges journalières", et se faisaient payer 120 ou 200 euros "la passe". Une quarantaine de prostituées auraient rapporté environ 2 millions d'euros au réseau.

 

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