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Le don du sang bientôt rémunéré en France ?

Une collecte de sang à Toulouse. Le don du sang pourrait bientôt être rémunéré. [ARCHIVES / AFP]

Lundi 2 février, l'Etablissement Français du Sang (EFS) a perdu son monopole sur la collecte du sang, ouvrant ainsi techniquement la voie à la concurrence et peut-être à la rémunération prochaine des volontaires.

 

La notion de don pourrait perdre tout son sens. En ôtant le monopole de la collecte du sang à l'Etablissement Français du Sang, la France pourrait connaître un vif débat éthique car avec la concurrence, les donneurs de sang pourraient bientôt se voir rémunérer par de nouveaux acteurs sur ce "marché".

Cette évolution pourrait être la conséquence d'une mesure du Conseil d'Etat, qui a annoncé l'arrêt de la commercialisation du plasma thérapeutique SD (Solvant Détergent) produit jusqu'ici par l'EFS. Des entreprises privées pourront donc à présent participer à la commercialisation de ce produit, accédant ainsi au "marché du sang".

 

Le don gratuit plus coûteux que le don rémunéré

Paradoxalement, le don gratuit se révèle plus coûteux que le "don" rémunéré. Les campagnes de communication et l'organisation représentent un coût non négligeable, bien plus élevé que la simple rémunération des donneurs.

Si la France venait à payer ses donneurs de sang, elle ne sera pas le premier pays à le faire. L'Allemagne, les Etats-Unis ou encore la Chine gratifient leurs volontaires. Le prix moyen de cette activité tourne aux alentours de 50 euros par prestation.

Mais l'ouverture à cette rémunération n'est pas sans risque. Certains individus, attirés par la rémunération, pourraient être tentés de mentir sur leur état de santé, ou de se rendre de façon trop régulière dans les centres de donation au péril de leur santé.

 

Un emballement ?

La gratuité, le volontariat et l'anonymat de la collecte de sang seraient donc une période révolue ? "Il n'y a aucune raison pour que cela change", a pourtant affirmé le député de l'Isère, Olivier Véran (PS) au Figaro.

Selon ce parlementaire, auteur d'un rapport sur la filière du sang en France, la perte du monopole de l'EFS sur la distribution du plasma thérapeutique ne modifie pas les critères du don. Si tel était le cas, il se serait mobilisé, a t-il aussi commenté.

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