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Des drones survolent la base des sous-marins militaires français

Des drones ont survolés la base militaire de l'Ile Longue.[©AFP Archives]

Des drones ont été détectés au cours des derniers jours à proximité du site militaire nucléaire de l'Ile Longue, dans la rade de Brest, a annoncé mercredi la préfecture maritime de l'Atlantique, précisant que ces vols n'ont pas présenté de menace à la sûreté de la base.

 

"Au cours de ces derniers jours, des drones ont été détectés à proximité du site de l'Ile Longue", indique la préfecture maritime dans un communiqué. "Ces vols de drones n'ont pas présenté de menace caractérisée sur la sûreté des installations", ajoute-t-elle.

L'Ile-Longue, sur la presqu'île de Crozon, abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de la force de dissuasion française.

 

Une menace prise au sérieux

Ces vols se sont produits "dans la nuit du 26 au 27 et le 27", a précisé à l'AFP le porte-parole de la préfecture maritime, le capitaine de corvette Lionel Delort, indiquant cependant ne disposer "d'aucune preuve tangible" dans la mesure où les drones n'ont pas été retrouvés.

"Ces détections ont été immédiatement traitées en mobilisant les moyens et les équipes de réaction prévus dans ce cas de figure", précise la préfecture maritime.

Des "moyens militaires et de gendarmerie" ont été notamment déployés, selon le porte-parole.

 

La base n’est pas en danger

C'est le dispositif et les équipes de protection du site qui ont fait état de l'irruption de ces drones dans le périmètre de sécurité entourant la base, périmètre couvrant quasiment la presqu'île de Crozon.

Tout survol avéré de drone au-dessus d'installations militaires fait l'objet d'une procédure judiciaire pour déterminer la nature et l'origine du survol et poursuivre leurs auteurs, compte tenu de la nature illégale de ces activités, souligne la préfecture, qui assure que le "dispositif de surveillance et de protection des sites de la Marine permet de garantir leur sécurité et prend bien en compte les potentialités ouvertes par les nouvelles technologies"

 

Un sous-marin devait sortir

Selon le quotidien Le Télégramme, le survol de mardi s'est produit au moment où un SNLE devait réaliser des mouvements dans la rade, ce qui a provoqué "un impressionnant déploiement de forces".

"J'habite ici depuis 40 ans, je n'avais jamais vu un tel déploiement de forces", rapporte un voisin de la base, ancien marin d'Etat, cité par le quotidien.

Le capitaine de corvette Lionel Delort a assuré qu'un SNLE avait bien réalisé "un mouvement" mais seulement mercredi matin et qu'au moment des survols il n'y avait aucun sous-marin dans la rade.

 

La France « très mal outillée »

Mi-janvier, Greenpeace avait appelé le gouvernement à élargir les missions de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), jugeant la France "très mal outillée" pour répondre à d'éventuelles agressions extérieures contre son parc nucléaire.

La loi de 2006 a confié à l'ASN une mission de sûreté, qui implique contrôle et suivi des installations et de leurs risques de défaillances. En revanche la sécurité, notamment les agressions extérieures, ne rentre pas dans son mandat.

 

Des précédents en France

Une vingtaine de vols de drones ont été observés ces derniers mois en France aux abords de sites nucléaires, dont les auteurs n'ont pas été identifiés.

Entre début octobre et début novembre 2014, 18 survols avaient été détectés au-dessus ou à proximité des différents sites, dont certains en simultané, accréditant la thèse d'une action coordonnée de personnes dont l'identité et les motivations restent une énigme.

Cependant, les mystérieux survols de centrales nucléaires en France ont fait leur retour début janvier avec le repérage d'aéronefs suspects, vraisemblablement des drones, le 3 janvier sur un site atomique de l'Est du pays.

 

Le nucléaire : une défense pour la France

La dissuasion nucléaire française repose sur deux composantes "strictement défensives", les sous-marins de la force océanique stratégique (FOST) stationnés à l'Ile Longue, et les forces aériennes stratégiques.

La FOST est constituée des quatre SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d'engins). Au moins un SNLE est en permanence à la mer et deux sont opérationnels à tout moment. Ils sont présentés comme invulnérables, indétectables et capables de frappes massives à longue portée.

 

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