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Le Drian : "Il y a parmi les jihadistes d'anciens militaires"

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.[AFP]

Les jihadistes que les forces de sécurité françaises doivent surveiller comptent d'"anciens militaires" et "d'anciens professionnels d'autres disciplines", a affirmé jeudi le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, en jugeant nécessaire de garder "le secret" sur ce sujet.

 

"Il y a (parmi les jihadistes) des anciens militaires comme il y a des anciens professionnels d'autres disciplines (..) Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'identifier des listes d'appartenance à tel ou tel corps d'activité sociale pour dire que le terrorisme vient de là", a-t-il déclaré à la radio RTL.

Il s'est refusé à chiffrer le nombre d'anciens militaires concernés, qui seraient une dizaine selon des médias français. "La lutte contre le terrorisme nécessite un minimum de secret pour l'action. Je pense qu'il n'est pas souhaitable d'en dire plus", a-t-il ajouté.

Concernant son ministère, Jean-Yves Le Drian, a souligné que l'armée "surveillait" de près les risques de radicalisation dans ses rangs, de même que les cas de soldats partis rejoindre le jihad en Irak et Syrie.

"Il y a aujourd'hui 3.000 personnes à surveiller qui sont en risque de terrorisme ou déjà acteurs. Parmi elles il y a des anciens militaires mais nous le savons et nous les surveillons", a-t-il dit.

"Nous avons des services intérieurs aux armées françaises qui surveillent de très près les risques potentiels que peuvent représenter certains éléments. Nous savons, nous surveillons et nous agissons", a assuré M. Le Drian.

"Il faut lutter globalement contre le terrorisme. c'est ce à quoi nous nous employons avec les moyens de l'armée et du renseignement dépendant du ministre de l'intérieur", a poursuivi le ministre français.

Les autorités françaises semblent particulièrement inquiètes des risques de radicalisation au sein de l'armée où des candidats potentiels au jihad pourraient se former à bon compte au maniement des armes et explosifs.

"Notre préoccupation, ce ne sont pas les anciens militaires (...) c'est de prévenir les phénomènes de radicalisation dans nos armées", a-t-on souligné mercredi au ministère de la Défense.

Les effectifs de la DPSD (Direction de la protection et de la sécurité de la défense), qui mène des enquêtes en interne en liaison avec le renseignement intérieur (DGSI), vont être en conséquence renforcés. Le service compte environ 1.000 personnels chargés d'examiner notamment les dossiers de recrutement.

La plupart des anciens militaires partis en Irak et en Syrie, issus pour certains des forces spéciales ou de la Légion étrangère, combattent dans les rangs du groupe Etat islamique, croit savoir la radio RFI.

Selon le quotidien L'Opinion, l'un d'eux a servi au 1er Régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa) de Bayonne (sud-ouest), un régiment d'élite de l'armée française rattaché au Commandement des opérations spéciales, et y a suivi une formation de commando en techniques de combat, tir et survie.

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