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Charlie Hebdo : une prof suspendue pour des propos complotistes

Charlie Hebdo : Une enseignante mise à pied pour avoir tenu des propos complotistes[AFP]

Une enseignante du Campus des métiers et de l’entreprise, un centre de formation professionnel de Bobigny, a été mise à pied jeudi après-midi pour avoir tenu devant ses élèves des propos complotistes et haineux à propos des attentats de Paris.

 

Mercredi, devant l’Assemblée nationale, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, a révélé qu’environ 200 incidents se sont déroulés dans les écoles jeudi 8 janvier midi, à l’instant où la France observait une minute de silence. L’information révélée ce matin par le journal Le Monde fait état du cas d'une enseignante qui aurait tenu devant ses élèves des propos complotistes et haineux sur les attentats qui ont frappé Paris.

 

Mise à pied

L’incident s’est déroulé, selon le journal, sur le Campus des métiers et de l’entreprise, un centre de formation professionnelle situé à Bobigny (93), le lundi 12 janvier. Trois jours plus tard, le 15, l’enseignante a été mise à pied par le responsable de l’établissement, "en accord avec la préfecture de Seine Saint-Denis".

C’est un parent d’élève du Campus qui a averti la direction mardi 13 janvier, rapportant un débat qui s’était tenu la veille lors d’un cours de madame M. Lors de son cours de Droit économie dans la formation de vente, l’enseignante avait choisi d’ouvrir le débat sur les attentats de la semaine dernière. Mais les propos de madame M. ont dérapé largement et un élève, choqué par la tournure des déclarations de l’enseignante, a décidé de l’enregistrer à son insu au moyen de son téléphone portable. Une fois chez lui, l’élève a retranscrit les propos de sa professeure, que sa mère a adressés à l’établissement avec une copie de l’enregistrement.

 

Les propos complotistes de l'enseigante enregistrés par un élève

Dans ces documents, madame M. tient des propos complotistes. Relayant certains commentaires qui tournent sur les réseaux sociaux, elle n’hésite pas à évoquer  "le flic soi-disant mort" et s’interroge sur le fait "qu’on n’a pas vu les corps des journalistes". "Vous trouvez pas ça bizarre qu’il en manquait un à leur réunion ?", lance-t-elle à ses élèves, avant de parler de "coup d’état pour supprimer la religion musulmane".

Pour évoquer les dessinateurs assassinés, elle parle de "vieux hommes moches avec du bide", avant de se lancer dans le prosélytisme en "expliquant" que "la religion musulmane autorise de tuer pour défendre (sa) religion".

 

L'enseignante "formellement reconnue" par sa hiérarchie

Convoquée par sa hiérarchie, madame M. a nié avoir tenu de tels propos avant d’apprendre qu’elle avait été enregistrée. La direction du centre a mis à pied l’enseignante. A l’écoute de l’enregistrement, Yann Dubosc, secrétaire général de l’établissement, se dit convaincu. "Je suis formel, j’ai reconnu la voix de madame M., ses intonations, sa diction, comme celles des élèves".

L’enseignante risque la radiation. Le rectorat, saisi par la famille de l’élève, n’a pas encore contacté l’établissement mais le président du Campus a déjà été convoqué au commissariat.

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