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Cinq sans-abri morts au cours de la vague de froid

Un SDF (Illustration).[ALAIN JOCARD / AFP]

Trois morts en région parisienne, un sur la Côte d'Azur, un autre dans le Nord: la vague de froid qui frappe une grande partie de la France a tué au moins cinq sans-abri, malgré un renforcement des capacités d'accueil des plus démunis.

 

Un homme de 50 ans a été trouvé dimanche vers 21H00 à Paris par les services de secours "en état d'hypothermie", sur une place du XIIe arrondissement, a annoncé à l'AFP la mairie de Paris. Une autopsie est en cours mais il est mort "manifestement" en raison du froid, selon la mairie.

Deux autres SDF, qui avaient trouvé refuge dans un squat en Seine-et-Marne pour se protéger des températures glaciales, sont morts dans un incendie mardi matin, après avoir vraisemblablement tenté de faire un feu, selon la police.

Même la Côte d'Azur n'est pas épargnée par cette première vague de froid de l'hiver: à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritime), le corps d'un sans-abri belge de 46 ans a été découvert dimanche matin sous sa tente, a annoncé mardi la préfecture. "Le froid, combiné à l'alcoolémie" et à un vent glacial semblent à l'origine du décès.

La veille, à près de 1.000 kilomètres de là, c'est un jeune de 29 ans, qui avait plusieurs fois décliné "les propositions d'hébergement" du SAMU social, qui était trouvé inanimé à Douai, a informé mardi la préfecture du Nord.

La chute attendue des températures et l'instauration d'un niveau de vigilance orange dans différents départements a conduit de nombreuses villes à augmenter leurs capacités d'hébergement d'urgence.

La préfecture de Paris a ainsi ouvert mardi 50 nouvelles places au bénéfice des familles dans l'est de la capitale.

En Ile-de-France, 1.454 places sont disponibles dont 752 à Paris. La préfecture du Nord a mis en place 300 places d'hébergement en plus des 11.600 existantes tout au long de l'année.

En Gironde, 860 places d'hébergement sont ouvertes pour un taux d'occupation de 93%. Le dispositif "n'est pas saturé" et des places supplémentaires "seront de nouveau mobilisées si les besoins le nécessitent", selon la préfecture.

 

Gestion au thermomètre

Malgré ces dispositifs d'urgence, tous les sans-abri ne sont pourtant pas pris en charge.

En novembre, plus de 9.000 personnes ont été laissées dans la rue alors que le nombre de demandes explosait auprès du 115, selon le baromètre de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars) publié la semaine dernière.

"Le dispositif n'est pas suffisant", déclare Florent Gueguen, directeur général de la FNARS, dénonçant "un manque d'anticipation et de préparation de la part du gouvernement".

"On fait une gestion au thermomètre: on attend qu'il fasse -5°C pour ouvrir des places supplémentaires alors que les locaux existent et que les associations sont prêtes à accueillir le public", regrette-t-il.

"La nuit dernière, il y avait encore une centaine de personnes qui dormaient dans la rue à Paris", selon lui.

Christophe Louis, président de l'association "Les Morts de la rue, trouve aussi que "la réponse des pouvoirs publics est tardive". "On a des décès tout au long de l'année", affirme-t-il à l'AFP, demandant que "les places ne soient pas seulement ouvertes en période hivernale, mais tout au long de l'année".

La ministre du Logement Sylvia Pinel a demandé aux préfets et aux associations que les places d'hébergement d'urgence, ouvertes pendant la période hivernale, ne soient pas fermées avant la fin de la trêve fin mars, "même en cas d'amélioration des températures".

Le nombre de sans-abri en France a "explosé" (+44%) en 11 ans dans les moyennes et grandes agglomérations, avec 112.000 SDF, dont 31.000 enfants, recensés en 2012, selon la dernière étude de l'Insee publiée en novembre.

Cette population est en majorité jeune et masculine, mais les femmes et les enfants sont de plus en plus nombreux à en grossir les rangs, s'inquiète l'Insee.

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